Annales des Mines (1886, série 8, volume 10) [Image 84]

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ENQUÊTE FAITE EN ANGLETERRE

charbon, à la mine de Bute-Merthyr, ont confirmé les avantages de la cartouche de dynamite à enveloppe d'eau,

dans l'abatage du charbon par grandes masses. Le procédé, il est vrai, n'assure pas l'immunité dans les travaux où le grisou se trouve à l'état du mélange explosif; mais, pour qu'il en soit ainsi, il faut que l'explosion du coup de mine ait été précédée à bref intervalle d'un dégagement subit de grisou dans le voisinage, ce qui correspond à un concours de circonstances tout à fait exceptionnel. Les expériences récentes de Neunkirchen tendent à établir que les poussières de charbon les plus inflammables, qui sont invariablement enflammées par un coup de mine faisant long feu , ne le sont pas ordinairement par les étincelles d'un coup de dynamite. Lorsque la production d'étincelles est réduite au minimum par l'emploi de la cartouche à eau, et que la température des étincelles.

est refroidie par leur passage à travers le nuage d'eau pulvérisée, les coups de mines à la dynamite peuvent être tirés sans danger dans les atmosphères poussiéreuses dé-

pourvues de grisou. La dynamite-gomme, la tonite, le coton-poudre et la poténite à la gélatine, participent, sous ce rapport, à l'immunité de la dynamite. Il n'en est pas de même de la poudre. La Commission a constaté que l'eau était quelquefois -

projetée en masse à distance, au lieu d'être pulvérisée. On a cherché à remédier à cet inconvénient en divisant l'eau dans les cellules d'un corps très poretix, et la mousse a semblé particulièrement propre à cet usage. Avec une bourre de mousse imbibée d'eau réduite à quatre pouces seulement de longueur, on a pu tirer successivement onze coups de dynamite dans des mélanges gazeux très explosifs, sans produire l'inflammation. Les mêmes résultats négatifs ont été obtenus avec le fulmicoton , la tonite, la dynamite-gomme, tandis que.

SUR LES ACCIDENTS DE MINES.

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dans les mêmes conditions, la poudre enflammait le mélange gazeux.

L'étoupille ordinaire est sujette à laisser échapper de

la flamme latéralement et par le bout. Elle doit être pros-

ente dans tous les cas où les exigences de la sécurité font exclure l'emploi de la poudre. On fabrique maintenant -des étoupilles spéciales qui sont exemptes du défaut de projeter latéralement la flamme, et pour les employer sans danger, on introduit l'extrémité libre de l'étoupille dans un petit appareil où elle est allumée à l'abri du contact de l'air, cinq minutes après la mise en action de l'appareil- par le boute-feu. Il est du reste préférable, autant que possible, d'avoir recours à l'électricité pour le tirage des coups de miné., dans tous les cas oà l'emploi de la poudre n'est pas -compatible avec la sécurité des ouvriers. La Commission recommande d'examiner soigneusement

l'atmosphère de la mine', avant le commencement de chaque poste, au moyen d'un indicateur de grisou capable de reconnaître une proportion descendant à 1 p. 100. Divers sytèm.es ont été proposés pour être substitués à l'emploi des agents explosifs. La bossoyeuse de MM. Du-

bois et François est appliquée depuis trois ans à Liège et à Blanzy ; elle se compose d'une machine perforatrice à air comprimé, qui pratique une série de trous groupés dans un ordre déterminé sur la face de l'ouvrage, et d'un bélier à air comprimé qui enfonce successivement des coins dans les trous ainsi pratiqués. La rapidité avec laquelle les trous peuvent être ouverts de l'un dans l'autre

est telle que le procédé peut soutenir la comparaison avec la poudre aussi bien pour la promptitude que pour la dépense d'exécution. La Commission mentionne, en outre, la machine du colonel Beaumont et le perceur rotatif Walcker. Elle signale

pour mémoire les cartouches d'air comprimé à haute