Annales des Mines (1886, série 8, volume 10) [Image 80]

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ENQUÊTE FAITE 'EN - ANGLETERRE

SUR LES ACCIDENTS DE MINES.

produite par l'inflammation du mélange gazeux sous l'influence des poussières. Il semble que les molécules de poussières, quand elles passent à travers la première flamme, provoquent sur l'hydrogène protona,rboné un

ceux qui ont été obtenus, en 1884, par M. Hilt, et qu'il a consignés dans un mémoire adressé à la. Commission prussienne du grisou. Ils peuvent être résumés comme

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commencement d'oxydation qui s'y développe rapidement

avec accroissement de température, de sorte qu'elles deviennent incandescentes à peu de distance de la pre7 première flamme, et déterminent alors l'inflammation du mélange gazeux.

Dans les expériences entreprises par MM Hall et Clarke, un coup de poudre de 21'1/2 dans une atmosphère chargée de poussières et en l'absence totale de grisou,

projetait la flamme jusqu'à 135 pieds, tandis que, sans poussières , .elle n'allait pas au delà, de 15 à, 20 pieds.

M. Hall a constaté que les hommes pouvaient être grièvement brûlés sans qu'il y eût sur les bois aucune trace de brûlure. Une série d'expériences a été poursuivie à Chatham, dans le but spécial de comparer la distance à laquelle se propage, dans une galerie, la flamme d'un coup de poudre, en l'absence totale de grisou, suivant que l'atmosphère est ou non chargée de poussières de charbon. Sans poussières, la flamme d'un coup de poudre de

1 1/2 à .2 livres s'est étendue au maximum jusqu'à

20 pieds ; avec poussières, jusqu'à 37 et même 45 pieds. Dans les galeries étroites, et avec abondance de pous-

sières, la flamme peut se propager jusqu'à 83 pieds dans le sens du courant d'air, beaucoup moins en sens

contraire. De nouveaux essais, en janvier 1882, et août 1883, ont démontré que, dans les galeries de mines poussiéreuses, la flamme peut s'étendre à plus de 80 pieds, en ligne directe, qu'elle peut se propager dans une galerie de croisement et même dans une direction opposée à celle du courant d'air normal. Ces derniers résultats sont tout à fait comparables à

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suit

1° La présence de poussière de charbon, plus ou moins abondante dans le voisinage immédiat du front de taille, donne lieu à un allongement plus ou moins considérable

de la flamme projetée par un coup de mine, qu'il y ait ou non dans l'atmosphère une petite proportion de grisou ;

2° En l'absence complète de grisou, l'allongement et la propagation de la flamme sont généralement limités, quelle que soit la distance à laquelle s'étendent les dépôts de poussières depuis l'origine de la flamme ; 3° Certaines poussières de charbon, en l'absence complète de grisou, si elles sont enflammées par un coup de mine, peuvent propager la flamme et produire des explosions bien au delà des limites des dépôts de poussières de charbon ;

4° La présence d'une proportion de grisou, surtout quand elle s'élève à 4 p. 100, augmente l'intensité des phénomènes de combustion et de propagation. de la flamme, dus aux poussières de charbon ; 50 Une inflammation ou explosion de poussières de charbon, développée en l'absence complète du grisou, peut, à une distance considérable, enflammer un mélange de gaz explosif. M. Hilt fait observer que le danger des poussières

de charbon est moins grand qu'on ne serait disposé à l'imaginer d'après les résultats des expériences, attendu que les inflammations ou explosions de poussières se produisent seulement quand un coup de mine fait long feu. Pour éviter les coups de mine qui font long feu, il propose de substituer la dynamite à la poudre, et signale les bons résultats ainsi, obtenus par M. Meuzel, directeur de la mine Maria-Anna, près Bochum. Toutefois, même