Annales des Mines (1886, série 8, volume 9) [Image 332]

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RAPPORTS

entre 2 et 4 1/2 pour 100; seule, la lampe Davy donne encore une indication à 5 p. 100. La lampe Mueseler est regardée comme la plus imparfaite à ce point de vue, parce qu'elle ne donne d'indications que pour des teneurs variant de 2 1/2 à 4 p. 100. La lampe Pieler, au contraire, peut révéler de très faibles proportions de grisou : de 1/L1 à 2 1/2 p. 100, l'auréole s'allonge de 30 à 140 millimètres ; à partir de 2 1/2 p. 100, l'auréole atteint la partie supérieure du ta-

mis ; on considère alors le diamètre supérieur de l'auréole, qui varie de 3 à 27 millimètres quand la proportion de grisou augmente de 2 1/2 à 3 1/2 p. 100. Enfin, pour

des teneurs plus élevées, l'auréole remplit la partie supérieure du tamis sur une longueur de plus en plus grande;

qui atteint 92 millimètres dans une atmosphère contenant 5 p. 100 de grisou.

5' Inflammabilité des mélanges grisouteux explosifs par les ils métalliques au rouge. Les Dr3 Wiillner et Lehmann ont fait à Aix-la-Chapelle des expériences sur l'inflammabilité des mélanges grisouteux explosifs par des fils métalliques portés au rouge par le passage d'un courant électrique. Ils'connaissaient la température du fil d'aPrès l'intensité du courant. Les expériences n'ont porté que sur des mélanges véritablement explosifs de grison et d'air, c'est-à-dire contenant de 1/17 à 1/7 de grisou (5,88 à 14,28 p. 100). On a remarqué que les mélanges contenant de 1/10 a 1/9 de grisou (10 à 11. p. 100), qui sont les plus explosifs au point de vue dynamique, ne sont pas les plus facilement inflammables. Voici, du reste, les principaux résultats de ces expériences pour les différents métaux essayés

DE LA COMMISSION PRUSSIENNE DU GRISOU.

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Un fil d'argent n'enflamme aucun mélange grisouteux,

même en élevant sa température jusqu'à son point de fusion.

.

Un fil dé cuivre enflamme les mélanges grisouteux au moment où il atteint sa température de fusion et quelquefois avant.

Les fils de platine enflamment d'autant pliai facilement ces mélanges que leur diamètre est plus grand. Un tamis de fil de platine a une action beaucoup plus énergique qu'un fil isolé. La température d'inflammation la moins élevée qui ait été observée dans toutes ces eXpériences est celle de 1010°, à laquelle il a fallu porter une toile de platine pour enflammer un mélange contenant 1/15 de grisou (6,66 p. 100). En général, du reste, c'est le mélange contenant 1/15 de grisou qui s'est enflai-limé pour les température les plus basses. Les fils de fer produisent l'inflammation à une température plus élevée que les fils de platine : si on prend des fils de fer très fins, de Ornm,5, et qu'on les porte au rouge blanc, ils ne 7,produisent -aucune inflammation; mais ils se recouvrent d'une couche d'oxyde qui fond et coule, et ils finissent par se briser lorsqu'en un point ils sont entièrement brûlés ; à ce moment, si le mélange gazeux est animé d'une grande vitesse, ils peuvent provoquer son

explosion. On a pensé qu'avec des vitesses moindres l'explosion était retardée par suite d'une modification du courant gazeux produite par l'oxydation du fer. Les fils de fer plus épais (0'1,75) enflamment plus facilement les mélanges grisouteux ; en général, 1'e:;p1Osion a eu lieu avant que les fils ne soient entièrement brûlés. Dans toutes ces expériences, sauf avec les fils de fer fins, on a reconnu que, si le mélange gazeux est animé

d'une certaine vitesse, la température nécessaire pour l'enflammer est plus élevée, et l'inflammation- est plus