Annales des Mines (1885, série 8, volume 8) [Image 54]

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THÉORIE CELLULAIRE

DES PROPRIÉTÉS DE L'ACIER.

riences nous ont conduits à quatre principes fondamentaux dont le sens exact et le caractère précis ont été, croyons-nous, suffisamment expliqués, pour qu'il nous suffise de les énoncer ou plutôt de les rappeler ici.

in période. De la température ordinaire jusqu'au point a, défini comme suit par Tchernoff : « Quand la température ne s'élève pas au-dessus de a, l'acier ne prend pas la trempe. » Pour nous, a est la température où la dissociation du carbure de fer a acquis une tension

Ce sont 10 La formation des cellules simples ; 2° La formation des cellules composées ; 3° La transformation allotropique du fer ; 4° La dissociation du carbure de fer.

Ces quatre principes constituent la nouvelle théorie que nous proposons sous le nom de : Théorie cellulaire des propriétés de l'acier.

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suffisante pour se manifester par des effets physiques. Pendant cette période, l'acier ne diffère pas notable-

ment de ce qu'il est à la température ordinaire. Cependant, M. Huston (*) a trouvé que la résistance à la rupture, rapportée à la section primitive, est plus grande à 300° et même à 500° qu'à 10°. On sait aussi que l'acier possède, entre 225° et 350°, une fragilité remarquable. Ces faits paraissent indiquer, dans cet intervalle, une modification moléculaire du fer.

CHAPITRE IV. PROPRIÉTÉS GÉNÉRALES DE L'ACIER DANS LA THÉORIE CELLULAIRE.

Il nous reste à rendre compte, par la théorie cellulaire, des propriétés de l'acier que nous n'avons pas encore . examinées et des principaux phénomènes que l'on rencontre journellement dans le travail et les essais de ce métal. A. Propriétés de l'acier ci chaud. Dans le chapitre

nous avons suivi pas à pas la solidification de l'acier et la genèse de sa structure. Prenons maintenant le lingot refroidi que les aciéries livrent à la forge et qui doit y être transformé en pièces finies par le laminoir ou le pilon; réchauffons-le, à partir de la température ordinaire jusque vers la fusion. Le réchauffage peut se diviser en trois périodes limitées par les points a, b, c de Tchernoff (*). (*) Loc. cil.

Au-dessous de a, le marteau et le laminoir déforment encore l'acier sous une pression suffisante, mais seulement en l'écrouissant. L'étude de l'écrouissage viendra mieux à sa place ayec celle des propriétés de l'acier à froid.

2° période. La dissociation du fer et du carbone, commencée en a par définition, va se poursuivre selon des lois à déterminer. Cette dissociation se fait-elle directement entre les éléments ou par l'intermédiaire d'une série de carbures qui resteraient représentés dans l'acier après le refroidissement brusque? C'est ce qu'il est difficile de préciser. L'impossibilité où l'on a été jusqu'à présent d'isoler un composé bien défini de fer et de carbone, la multiplicité des carbures d'hydrogène produits dans l'attaque par les hydracides nous paraissent rendre probable la pluralité des carbures de fer ; mais ce point n'est pas éclairci. Il n'a pas d'ailleurs une importance essentielle (*) Bulletin de l'association amicale des anciens élèves de l'École des mines, 1878-79, p. 175, d'après le Journal of the Fran-

klin Institute.