Annales des Mines (1885, série 8, volume 8) [Image 27]

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THÉORIE CELLULAIRE

DES PROPRIÉTÉS DE L'ACIER.

se change en poudre brunâtre par l'action de l'acide azotique. ,) Ces observations bien interprétées avaient rapidement conduit Karsten à formuler sur l'état du

Cette formule n'est peut-être pas très rigoureusement établie, car la substance isolée subit toujours un commencement d'attaque et une fixation d'eau; mais le point important est que les aciers recuits et écrouis donnent sous forme de carbure de fer la presque totalité de leur carbone, tandis qu'on ne retire de l'acier trempé qu'une faible quantité du même carbure; le reste du carbone a

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carbone et ses transformations métallurgiques des idées très exactes et fort en avance sur la science de son temps. Berthier (*), de son côté, isola de l'acier, par le brome ou l'iode en présence de l'eau, un carbure de fer auquel il attribue la formule F e C. Caron (**) trouve que l'acier de cémentation, en se dissolvant dans l'acide chlorhydrique, laisse un résidu charbonneux plus abondant que le même acier martelé

et que l'acier trempé ne fournit plus que de la silice. Malgré ses propres analyses qui montrent le carbone associé dans ces résidus à une proportion importante de

fer, il admet que le carbone, libre dans l'acier de cémentation, se combine au fer par le martelage et mieux par le refroidissement brusque; il explique ainsi, par la for-

mation d'un carbure de fer, le durcissement que la trempe et l'écrouissage communiquent à l'acier et pose la théorie générale qui, appuyée par M. Akerman, est, aujourd'hui encore, assez généralement adoptée.

En 1875, MM. Troost et Hautefeuille (***) ouvraient à la

Métallurgie, par leur essais calorimétriques sur les carbures de fer et de manganèse, une voie nouvelle qui n'a pas été assez suivie. MM. Abel et Deering (****) poursuivent depuis plusieurs

années de très intéressantes recherches; ils attaquent l'acier par une solution de bichromate de potasse additionnée de 5 p. 100 (en volume) d'acide sulfurique concentré et obtiennent une matière noire, magnétique, à laquelle ils assignent , après discussion, la formule Fe3C. (*) Annales des mines, 3 série, III, 209. (**) Comptes rendus, LVI, 43 et 211. (***) Comptes rendus, LXXX, 964. (,****) Annales de chimie et de physique, 5' série, XXX, 499.

disparu. Enfin, M. Stead (*) a annoncé qu'il se forme, par l'ac-

tion de l'acide azotique sur les aciers, deux matières colorantes distinctes que l'on pourrait irapporter à deux

états différents du carbone ; mais aucune communication

nouvelle n'est venue, du moins à notre connaissance, confirmer et préciser ces premières indications. Nous arrivons maintenant à la description de nos

propres expériences.

B. Essais par la méthode Weyl(**). Cette méthode nous avait déjà permis l'analyse anatomique de la cellule en noyau et enveloppe; nous étions donc amenés tout naturellement à étudier le résidu qu'elle isolait et que nous avons appelé le ciment de l'acier. Ce résidu, en négligeant pour le moment les impuretés du métal, contient du fer, du carbone, de l'eau et souvent de l'oxygène en excès. Malheureusement, les conditions de l'expérience influent notablement sur les résultats. Tout d'abord, nous n'avons jamais recueilli la totalité du carbone (***); on constate une perte qui semble augmenter, dans certaines limites, avec la surface d'immersion, c'est-à-dire en raison inverse de la quantité d'électricité qui traverse (*) Journal of the iron and steel Institute, 1883, I, p. 213. (**) Poggendorf's Annalen, 1861, 4' série, XXIV, 501. (***) Weyl ne paraît avoir analysé que des fontes spéculaires et, sur un échantillon de cette fonte, nous avons bien trouvé le carbone total.