Annales des Mines (1885, série 8, volume 7) [Image 252]

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EXPLOSION D'UNE CHAUDIÈRE VERTICALE

(celle indiquée sur la planche XI,

fig.

3 et 4, par le n°

commandée à la même usine et payée 55 francs les 100 kilogrammes. A la suite de cette réparation, eut lieu l'épreuve de janvier 1884, qui fut suivie, dix mois après, de l'explosion du 10 novembre. A ce moment la chaudière se composait de tôles de trois provenances 12 viroles supérieures et la calotte.

3° virole (à partir du bas). 2* virole Ir° virole

Fond de la chaudière

Tôles anciennes. Tôle de Montataire, fournie par Hachette et Driout.

Tôle de Frondes. Tôle de Montataire. (Hachette et Driout). Tôle ancienne.

40 Étude des causes de l'explosion et conséquencesa Il résulte de l'historique qui précède que, en déduire. depuis le jour où elle fut installée au puddlage, la chaudière il.° 4 ne cessa de donner lieu à des fuites, à des ruptures locales, à des réparations, souvent fort coûteuses, de présenter ces symptômes qui dénotent un état instable, et sont toujours des présages menaçants. Tous ces accidents se sont produits dans la même rè gion, c'est-à-dire au coup de feu. La cause primordiale en est manifeste. L'examen des figures 9 àll de la plancheX1 la fait ressortir d'une manière évidente. Les flammes des quatre fours à puddler n" 5 à 8 venaient déboucher sur ln virole du coup de feu, laquelle n'était nullement protégéu et recevait presque normalement l'attaque des flammes. (Voir aussi la figure 8, Pl. XI, donnant la coupe du rampant de la chaudière n° 6.) Les effets destructeurs des flammes perdues des fours métallurgiques sont depuis longtemps connus, et ont été, à plusieurs reprises, signalés par l'Administration. La direction d'Eurville crut pouvoir s'en garantir en composant la virole du coup de feu au moyen de tôles dc

AUX FORGES D'EURVILLE (HAUTE-MARNE).

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grande longueur, dont elle dissimulait les rivures longitudinales derrières des murettes, et la rivure horizontale inférieure au moyen d'un bourrelet irrégulier en sable et briques. Ces mesures étaient absolument insuffisantes, et les accidents prémonitoires le prouvaient surabondamment.

Les mesures à prendre en pareil cas ont été indiquées tout au long par la Commission centrale dans sa séance

du 25 mai 1878, à la suite du rapport présenté par M. l'ingénieur en chef II. Cléry, au nom d'une sous-com-

mission désignée spécialement pour étudier les chaudières verticales chauffées par les flammes perdues des fours métallurgiques. Ce rapport a été porté à la connaissance du public par son insertion dans les Annales des mines (*), rappelé dans la Note sur l'explosion de Marnaval, publiée dans le même recueil (**), rappelé de nouveau par une circulaire ministérielle du 13 février 1884.

Il semble, en voyant le peu de cas que l'on a fait à Eurville de ces recommandations pressantes, qu'elles aient passé, pour ainsi dire, inaperçues. Il paraît donc utile de rappeler, parmi ces précautions, celles qui auraient pu immédiatement s'appliquer au cas qui nous occupe, et conjurer peut-être la catastrophe ; nous citons textuellement divers extraits du rapport. À. « Protection des parties des chaudières situées en face du rampant, par l'établissement d'un revêtement en maçonnerie réfractaire (II importe d'éloigner cette murette de la surface des tôles, à une distance de 0m,08 à 01'1,10 au moins ; il serait bon que le rampant fût disposé de manière à diriger les gaz combustibles parallèlement aux parois de la chaudière). »

B. « Pour les parties les plus exposées aux flammes, bon choix des matériaux, de manière à éviter les ger(*) 1878, 2°

sem., p. 68.

(") 1883, 2* sem., p. 249.