Annales des Mines (1885, série 8, volume 7) [Image 250]

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EXPLOSION D'UNE CHAUDIÈRE VERTICALE

AUX FORGES D 'EURVILLE (HAUTEMARNE)

que les trois dernières, placées au coup de feu, avaient été remplacées plusieurs fois, et celles qui s'y trouvaient

qui avait été vendue aux forges de Marnaval et qui a fait explosion le 31 mars 1883.

au moment de l'explosion n'avaient reçu les flammes que le ¶C1 mai 1879, c'est-à-dire 20 ans plus tard. La chaudière était chauffée par les flammes perdues

des 4 fours à puddler 5-6-7-8, comme le montrent la planche X et les figures 10 et 11 de la planche XI. Une tourelle en briques de 2m,50 de diamètre extérieur, formée d'une brique et demie (0m,33) et laissant par conséquent 0m,32 pour pouvoir faire la visite du corps

o

extérieur de la chaudière, entourait cet appareil jusqu'à 2'11,30 de sa partie supérieure, point à partir duquel il ne se trouvait plus que de la vapeur et où l'épaisseur se réduisait à une demi-brique. Cette tour reposait, ainsi que la chaudière, sur une plaque annulaire en fonte placée sur le sol ; à 2 mètres plus haut se trouvait un anneau en fonte appelé marâtre, soutenu par 6 colonnes noyées dans la maçonnerie qu'on avait frettée de larges cercles en fer jusqu'à 2m,50 du sommet, point à partir duquel se trouvaient des feuillards placés verticalement . pour compléter l'armature.

Le volume de cette maçonnerie atteignait 33 mètres cubes.

La chaudière était munie d'un seul flotteur en tôle, creux, suspendu à une tige se continuant par une chaînette passant sur deux poulies et se reliant à une longue tringle reportant les indications de ce flotteur vers le bas de la chaudière à l'aide d'une aiguille ou plaquette en tôle placée horizontalement et se mouvant entre deux guides verticaux ; sa course était de 1 mètre et sa position

moyenne correspondait à une bonne hauteur dans la chaudière ; il n'y avait pas d'autre indicateur du niveau de l'eau. Cette chaudière venant du finissage avait été transférée au puddlage en 1867; c'est la sur jumelle de .celle

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3° Circonstances diverses de l'explosion. L'explosion s'est produite au niveau de la deuxième Virole, comptée

à partir du bas (voir le plan d'ensemble Pl. X, et les fig. 1 à 6, Pl. XI); le fond et la presque totalité de la première virole (fig. 5 et 6, Pl. XI) sont restés en place. La seconde virole, composée de 4 feuilles de tôle, a été brisée en trois fragments et dispersée dans différentes directions. Le plus gros fragment (8-7, Pl. X), formé de deux feuilles et d'un poids de 400 kilogrammes environ, fut projeté vers l'est-nord-est à 25 mètres de distance, en brisant net un rail ; les deux autres feuilles

(5 et 6, Pl. X), auxquelles adhérait un fragment de la virole inférieure, et d'un poids de 180 à 200 kilogrammes

chacune, furent lancées, l'une au nord-nord-est à 19

mètres, l'autre vers l'ouest-sud-ouest à 15 mètres.

Le corps de la chaudière, composé de 13 viroles sur 15,

et pesant environ 6.500 kilogrammes, fut lancé à une grande hauteur, passa par-dessus les bâtiments voisins, et vint retomber à 80 Mètres au nord-ouest il se brisa

en partie dans sa chute. En même temps, les débris de la tour en briques et de ses armatures et soutiens étaient lancés dans toutes les

directions ou s'écroulaient sur place ; on retrouva des briques à des distances de 50 et 80 mètres. La toiture était enlevée sur une surface d'environ 570 mètres car-

trois fermes, tant au centre qu'à l'est, occupant 18 mètres de front sur 28 mètres de profondeur, étaient rés ;

détruites-.

Au moment de l'explosion, tout le travail était en marche, sauf-le train du nord et la maChine de 90 chevaux qui le conduisait. Le personnel présent comprenait 73 ouvriers, outre le contre-maitre mécanicien Vidrine et Tome VII, 1885.

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