Annales des Mines (1885, série 8, volume 7) [Image 242]

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DE M. CH. LAN.

DISCOURS PRONONCÉS AUX FUNÉRAILLES

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En 185f, pour les débuts de sa carrière, Lan fut DISCOURS

PRONONCES A_ITX FUNR.A.ILLES

DE M. CH. LAN INSPECTEUR GÉNÉRAL DES MINES DIRECTEUR DE L'ÉCOLE NATIONALE SUPÉRIEURE DES MINES

le 5 mai 1885.

DISCOURS DE M. TOURNAIRE Nice-président du Conseil général des mines, AU NOM DU CORPS DES MINES.

Le collègue à qui nous rendons les derniers devoirs

a été, je ne vous l'apprendrai pas, Messieurs, un des ingénieurs de notre Corps des Mines qui ont accompli le plus de travaux remarquables et utiles. A. une vive et prompte intelligence , à un jugement très droit, qui discernait sûrement dans chaque question le côté pratique de l'utopie et du progrès qu'il faut réserver l'avenir, à une rare énergie de travail s'unissait en lei la volonté puissante, la persistance dans les desseins,

le don du commandement, l'habileté à conduire

les

inférieurs, à persuader les supérieurs ou les égaux. Je me bornerai à rappeler devant vous ses couvres capitales ; car je serais conduit à des développements trop longs, si je voulais énumérer toutes les fonctions qu'il a été appelé à remplir, tous les mémoires techniques

qu'il a publiés.

envoyé à l'École des mines de Saint-Étienne, où il pro- . fessa durant douze années la métallurgie. Cette École, malgré son très modeste budget, a non seulement produit beaucoup d'hommes distingués, aujourd'hui à la tête de nos mines et de nos forges ; elle a été aussi une pépinière féconde de bons professeurs. Elle a l'avantage pré, cieux d'être située dans un pays entièrement industriel : l'enseignement pratique s'y joint de lui-même à la théorie. L'initiation fut rapide chez Lan ; en peu de temps il devint un métallurgiste consommé et un mineur habile. Il eut alors pour chef à l'École l'éminent et vénéré Gruner, qui, de suite, distingua sa valeur et avec qui il resta lié jusqu'à la fin d'une amitié profonde. En 1860, l'adoption d'une politique commerciale qui, sans être radicale, s'inspirait des idées du libre-échange, inquiétait beaucoup, et non sans motifs, nos maîtres de forge. Avant d'arrêter les droits dont les métaux devaient rester frappés, le Gouvernement institua une mission pour examiner la situation métallurgique et minière de l'Angleterre. Lan eut l'honneur d'être désigné pour en faire partie, en collaboration de Combes et de Gruner. Il s'y montra aussi travailleur que clairvoyant. Les questions financières d'ordre général fixèrent son esprit, aussi bien que l'étude des appareils et des procédés de fabrication. Je lui ai plusieurs fois entendu dire que son voyage lui avait surtout démontré la nécessité qui s'impose aux métallurgistes de se tenir solidement armés de capitaux puissants, toujours disponibles, libres d'intérêts obligatoires à payer. Il s'en est bien souvenu plus tard lorsqu'il est devenu lui-même grand chef d'industrie. Ses travaux lui avaient acquis une juste réputation, et, en 1862, l'importante Société des forges de Châtillon et Commentry, dont les affaires étaient alors en péril, lui offrit d'être son directeur. La tâche était lourde entre