Annales des Mines (1885, série 8, volume 7) [Image 185]

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GÉOLOGIE GÉNÉRALE ET MINES DE DIAMANTS

public, a créé, on peut le dire hardiment, par son imprévoyance, la question- du reef et a été bien près de ruiner la mine tout entière. Il se débat aujourd'hui au milieu des difficultés, en apparence inextricables, que lui crée une dette de plus de 10 millions de francs, dont un peu de bonne foi et de

bonne volonté de la part des compagnies, c'est-à-dire des membres mêmes du mining board, le ferait facilement sortir. Sur ces 10 millions, en effet, 2 millions au plus, dus aux banques locales, constituent une dette réelle, les 8 àutres millions, dus soi-disant par le mining board aux compagnies mêmes de la mine pour d'anciennes extractions de reef, etc., ne constituent en réalité que des dettes de compagnies à compagnies, qui devraient être réglées, et le seraient depuis longtemps, sans la mauvaise volonté de quelques-unes des compagnies intéressées. CHAPITRE IV. GISEMENTS DIAMANTIFÈRES DE RIVIÈRE (RIVER DIGGINGS).

Les gisements diamantifères de rivière ont été les premiers découverts et exploités dans l'Afrique du Sud. Les principaux de ces gisements sont situés à une disLance de 10 à 15 lieues de Kimberley ; ils s'étendent le long de la rivière Vaal, depuis Klip-drift jusqu'à Likatlong, au confluent du Vaal et du Hart-River. Sur la rive droite du Vaal se trouvent Hébron et NewGong-Gong, sur la rive gauche Pniel, Good-Hope, BadHope, Cadwood's Hope, Vieux Gong-Gong, Newkerque, Waldeck's Plan, etc., etc. Ces gisements, après avoir été le centre d'exploitations très importantes de 1869 à 1871, ont été désertés après la découverte des mines ou dry

DE L'AFRIQUE DU SUD.

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diggings de Kimberley, Dutoit's Pan, etc. ; ils n'ont cependant jamais été abandonnés complètement, et l'on travaille encore actuellement à Gong-Gong, Newkerque et Waldeck's Plan. L'exploitation des gisements de rivière est aujourd'hui entre les mains de 200 à 300 mineurs environ, noirs et

blancs, travaillant individuellement pour leur compte avec un capital ou un matériel insignifiant. Les diamants sont rares, mais la beauté des pierres de rivière est telle que le haut prix qu'elles atteignent compense parfois la rareté des trouvailles. La production annuelle monte, pour les mines de rivière, de 15.000 à 20.000 carats, valant, au prix actuel moyen

de 70 francs environ le carat de diamant de rivière, de 1.050.000 à 1.400.000 francs. Le gisement du diamant de rivière n'est presque jamais

dans le lit du Vaal, il est au contraire presque toujours sur le flanc des collines de mélaphyre qui bordent sa vallée, à une hauteur au-dessus du lit actuel qui atteint et dépasse souvent 30 mètres.

Le gisement est constitué par l'amas désagrégé et éboulé des blocs de mélaphyre roulés des hauteurs de la colline. La dimension de ces blocs atteint parfois celle

leur forme est généralement peu

d'une pierre de arrondie, excepté à Gong-Gong où ils semblent avoir été usés, ovalisés et polis sur place par des tourbillons puissants. L'intervalle qui les sépare est rempli par un

gravier empâté dans de l'argile sableuse rougeâtre ou dans du calcaire blanchâtre. C'est dans ce gravier, principalement formé d'agates ovales ou rondes provenant du mélaphyre, de fragments de jaspe, de bois silicifié, de grenats, etc., que se rencontrent les diamants.

Le conglomérat mélaphyrique diamantifère repose toujours sur le mélaphyre en place ; son épaisseur varie

do 3 à 30 mètres. La richesse de ce conglomérat en