Annales des Mines (1885, série 8, volume 7) [Image 161]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

292 GÉOLOGIE GÉNÉRALE ET MINES DE DIAMANTS

colonie du Cap pour 12.500 francs. .O'Reilly retourna chez le boêr et y trouva un second diamant, qu'il vendit au même gouverneur pour 5.000 francs. Les fermiers des bords de l'Orange-River mirent alors en recherche les indigènes qui, en quelques semaines, découvrirent 10 autres diamants ; de recherche en re-

DE L'AFRIQUE DU SUD.

293

coururent en ce lieu, où, dès 1871, s'élevait une véritable

ville de tentes avec hôtels, églises, journaux, etc. Le malheureux fermier hollandais, débordé de tous côtés par une population de plusieurs milliers de personnes,

cherche, on arriva jusque sur les bords du Vaal-River,

q.ui étaient venues camper chez lui et fouiller son propre terrain sans permission, vendit Son droit de propriété à la London and South African exploration CY, pour le

affluent du fleuve Orange, où les fouilles furent commen-

prix minime de 125.000 francs.

cées dans le courant, de l'année 1868. C'est vers cette époque que fut trouvée', dit-on, la fameuse Étoile du Sud, du poids de 83,5 carats, qui fut vendue 287.500 francs aux fameux joailliers .anglais Hunt and C°.

A partir de ce moment, la nouvelle de la découverte d'un nouvel Eldorado se répandit dans toute la Colonie du Cap, et des milliers de chercheurs de diamants commencèrent, à se diriger de toutes parts vers le district diamantifère.

On s'était contenté tout d'abord d'explorer la surface du sol ou certains coins de la rivière. En 1869, on commença à fouiller résolument le terrain des collines qui bordaient la rivière Vaal, et tant à Pniel qu'à Klip-Drift, les deux principaux centres des fouilles, la population blanche montait déjà à 9.000 hommes. Dans le courant de l'année 1870, le gouvernement britannique vient plan-

ter le drapeau anglais à Pniel et annexer ce nouveau territoire à la Couronne. En décembre 1870, un mineur, faisant un tour par le pays, s'arrêta sur la ferme de Dutoit's Pan, à 11 lieues

de Pniel, et y découvrit par hasard 82 petits diamants entre les mains des enfants du fermier. Ses recherches lui firent découvrir que le sol lui-même sur lequel était bâtie la maison contenait des diamants. Cette découverte,

qui ne fut pas longtemps gardée secrète, fut le signal d'une véritable invasion à Dutoit's Pan. Tous les chercheurs plus ou moins malheureux de Pniel, Klip-Drift, etc.,

Vers le commencement de 1871, on reconnut l'existence des deux mines de Bultfontein et de de Beers ; enfin, dans le mois de juillet de la même année, un hasard fit découvrir la célèbre mine de Kimberley.

On ne saurait, d'après les témoignages des premiers exploitants, ,se faire une idée de l'immense quantité de diamants qui fut fournie, dès le commencement, par cette seule mine. En quelques semaines, une ville nouvelle fut créée et .000 à 5.000 mineurs fouillaient la nouvelle mine avec acharnement. Beaucoup des premiers travail-

leurs firent fortune en moins d'un mois : l'un d'eux trouva en 15 jours pour plus de 250.000 francs de diamants.

Dès l'origine, les mines de diamants, d'un commun accord entre les travailleurs, avaient été divisées en concessions ou daims de 31 pieds sur 31 pieds, par des lignes parallèles et perpendiculaires. En 1872, certains daims de la mine de Kimberley atteignaient déjà une valeur commerciale de 3.000 it 100.000 francs. Dès 1872, la mine de Kimberley (New-Rus/m, C olesbergKopy e) avait acquis une telle prépondérance que toutes les

autres mines se trouvaient pour ainsi dire abandonnées et elles sont restées dans cet état jusqu'en 1880. En 1871, la ville de Kimberley comptait une population de 30.000 personnes, tant blanches que noires. Les fermes

de Dutoit's Pan, Bultfontein, Voruitzigt, sur lesquelles se trouvaient les mines de diamants, ;appartenaient,