Annales des Mines (1884, série 8, volume 6) [Image 244]

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458 TRAITEMENT DES MINERAIS D'OR A ZALATIINA.

Les matières plombeuses sont essayées pour plomb, et le culot obtenu est coupellé. Les minerais, les mattes, leurs résidus, sont essayés de la manière suivante. On emploie le procédé généralement usité en AutricheHongrie et en Allemagne. Il consiste à faire subir à la matière une fusion oxydante au contact de plomb pauvre (Ansieden). Le soufre est brûlé ou volatilisé ; il en est de même du tellure, de l'antimoine, de l'arsenic. Le fer et

le cuivre sont oxydés, ainsi qu'une partie du plomb. Ces oxydes scorifient le quartz et les bases terreuses, lorsqu'il y en a. Le plomb non oxydé s'empare de l'or et de l'argent. Il forme un culot qui est coupelle. On prend 5 grammes de la matière à essayer, et .neuf fois ce poids de plomb pauvre granulé. On place dans un têt une partie du plomb ; on étend la matière par-dessus ;

on mélange bien, et on ajoute le reste du plomb.. On porte le têt dans un moufle, déjà au rouge. On ferme le moufle ; m'y chauffe vivement, de manière à fondre en un quart d'heure (erstes Heisthun). Quand tout est bien liquide, on ouvre le moufle. Alors commence la période de scorification (Verschlaelcungs Periode ou Kaltthun). Il se forme tout autour de la masse fondue un anneau de scories qui croît peu à peu.

Il environne le métal qui forme un ménisque au milieu. Après une demi-heure ou trois quarts d'heure, il le recouvre complètement. On ferme alors le moufle, et on

donne un nouveau coup de feu (zweites lleissthun) de manière à obtenir une séparation 'bien nette du plomb et de la scorie. Puis on retire l'essai et on le laisse refroidir, en le recouvrant d'un peu de craie ou de sanguine:

On casse le têt et on coupelle le culot dé plomb

obtenu. Les matières essayées, particulièrement les minerais, sont généralement trop pauvres pour que 5 grammes

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donnent un bouton d'argent aurifère appréciable. On s'ai.-

range de manière à peser, dans tous les cas, un bouton d'au moins Og,250. On fait une série d'essais comme le précédent, de 2 à 70, en employant de 10 à 350 grammes de matière. On réunit les culots obtenus deux par deux, ou quatre par quatre, selon la richesse, et on les soume t à la scorification.

On réunit de nouveau les culots obtenus deux par deux, ou quatre par quatre, et on continue. On arrive finalement à avoir un culot unique qui, par coupellation, donne un poids suffisant d'argent aurifère bien pur. Cette méthode est dite méthode de concentration. Elle donne de très bons résultats. Essai pour cuivre. On essaye pour cuivre certains minerais qui renferment de la chalkopyrite, et les mattes.

Dans tous les cas, l'essai comprend un grillage, suivi d'une fusion pour cuivre noir.

Le grillage est la partie difficile de l'opération. On prend 5 grammes de matière, finement pulvérisée, qu'on étend en couche mince dans un têt. On introduit dans un moufle chauffé à une température modérée. Dès que l'on voit se dégager des fumées assez abondantes, on retire le têt. Ordinairement, on fait un assez grand nombre d'essais simultanément. On. les divise en deux séries, et quand on retire du moufle les essais d'une série, on introduit ceux de l'autre. Quand on a retiré un essai, on le laisse refroidir ; on remue bien la matière ; on l'écrase si elle s'est agglomérée, puis on l'introduit de nouveau. On répète ces coups de feu, en augmentant leur durée et la température du moufle à mesure que le grillage s'avance et que la fusion des sulfures restants est moins à craindre. Finalement, on va jusqu'au rouge blanc, de manière à décomposer les sulfates qui ont pu prendre naissance. Ils donneraient, en effet, pendant la fusion, une matte