Annales des Mines (1884, série 8, volume 6) [Image 187]

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STATISTIQUE DES CAISSES DE SECOURS

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l'ensemble de nos départements, M. l'ingénieur en chef Castel termine en faisant connaître son appréciation dans les termes suivants Les caisses des grandes compagnies fonctionnent

bien et sont dans un état de prospérité satisfaisant Plusieurs de ces compagnies font d'ailleurs d'assez (( notables sacrifices et donnent d'assez larges subventions.

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On ne peut en dire malheureusement autant de plusieurs petites compagnies. Si elles donnent des secours aux ouvriers blessés et à leurs veuves, l'ouvrier n'y touche aucune pension de retraite. De plus, la situation de la caisse de secours est assez précaire et n'offre pas de garantie suffisante pour le paiement des pensions aux veuves. Il y a évidemment lieu d'encourager une centralisation comme celle qui a été opérée par la caisse centrale. Non seulement cette caisse assure la distribution des secours aux ouvriers gravement blessés, le paie-

ment des pensions aux veuves et des retraites aux ((

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é.

vieux mineurs ; mais encore, fait important, elle permet aux ouvriers de changer de mine et ne les force pas de rester toujours attachés à la même compagnie, sous peine de perdre leurs droits à la retraite. À un autre point de vue, il y a encore de notables

progrès à réaliser, c'est celui du taux des secours et des pensions, qu'il est bien désirable de voir relever. » Comme on le voit par le rapport de M. Castel, toutes

les mines importantes ont des secours organisés et je montrerai plus loin, en résumant l'enquête, que ces secours ne sont pas moins importants dans la Loire que dans les autres départements, contrairement à une opinion assez répandue. Ce qui place les mineurs de Saint-Étienne et de Rive-de-

POUR LES MINEURS.

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Gier dans un état d'infériorité par rapport à ceux du Nord

et du Pas-de-Calais, c'est l'absence de cités ouvrières, de logements à prix réduits, et le peu d'abondance des distributions de charbon. Ce combustible n'est en effet alloué, à titre gratuit, le plus généralement qu'aux blessés et aux malades, ou encore aux veuves et aux infirmes. Parfois les médicaments ne sont gratuits que pour les blessés, et doivent être payés en totalité ou en partie par les malades. Les exploitants accordent fréquemment des-secours,

pécuniaires ou en nature, aux ouvriers nécessiteux et à leurs familles, sous forme de libéralités ; de même, ils subventionnent des écoles. Toutefois, les institutions des-

tinées à venir en aide aux mineurs, en dehors des caisses de secours et de prévoyance, sont moins développées dans le bassin de Saint-Étienne que dans le nord de la France.

Gard. Les institutions de prévoyance et de secours organisées

dans les charbonnages du Gard, consistent principalement: I° en caisses de secours ; 2° en caisses de retraites, celles-ci moins répandues que les premières.

En dehors de ces institutions, les compagnies s'imposent des dépenses importantes au profit de leurs ouvriers, et leur font, sous une forme ou sous une autre, des libéralités qui contribuent à améliorer leur sort. Le rapport de M. de Castelnau, ingénieur des mines :à,

Mais, contient, à ce sujet, les renseignements les plus circonstanciés. Je crois devoir les reproduire ici, en majeure partie, pour les mines de la Grand'Combe et de Bes-

sèges, dont la première occupe environ 4.600 et la seconde 2.800 ouvriers ; je me bornerai à résumer ceux qui

se rapportent aux autres exploitations du département