Annales des Mines (1884, série 8, volume 6) [Image 143]

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256 ESSAIS EFFECTUÉS SUR UNE MACHINE CORLISS

que la vapeur. comprimée ne se refroidit pas et que les parois ne se réchauffent pas. Cette dernière circonstance explique pourquoi les condensations à l'admission ne sont pas diminuées.

X.

RÉSUMÉ ET CONCLUSIONS.

En résumé, les essais du Creuzot nous ont permis de formuler, au sujet de la machine Corliss expérimentée, les conclusions suivantes 1° Le travail effectif Te et le travail indiqué Ti peuvent être, dans la pratique, considérés comme reliés par l'é-

quation du premier degré

Te =

(X + (3 Ti.

Toutefois, cette équation n'est qu'approximative ; en réalité, les coefficients a et f3 varient avec les pressions

de marche, et pour de faibles travaux il est probable

que la relation entre Te et Ti ne saurait être représentée par une équation de premier degré. 2° La marche la plus économique est obtenue dans les conditions suivantes Emploi du condenseur ; Emploi de l'enveloppe de vapeur; Pression modérée (4k,50 environ); Détente modérée (80 p. 100 environ).

On arrive alors, dans les cas les plus favorables, à ne dépenser par heure que 7",75 de vapeur par cheval indiqué, et 9",50 par cheval effectif. 3° L'enveloppe de vapeur est avantageuse pour les hautes pressions et les fortes détentes ; son influence décroit lorsque la pression et le degré de détente dimi-

AUX USINES DU CREUSOT.

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nuent; elle devient presque nulle pour les faibles pressions et les faibles détentes. 4° La compression est utile dans la marche sans condensation; son effet est d'autant plus grand que la pression à la fin de la compression se rapproche davantage de la pression de la vapeur admise. 5° La machine expérimentée fonctionne dans de bonnes conditions, lorsque le travail effectif est compris entre

120 et 170 chevaux. En deçà et au delà de ces limites, la consommation de vapeur croit assez rapidement. Lorsqu'on veut développer, avec la machine précitée, un travail supérieur à 150 chevaux, l'avantage de la

condensation diminue ; pour un travail d'environ 175 chevaux, il peut y avoir intérêt à supprimer le condenseur, à comprimer la vapeur dans les espaces nuisibles à la fin

de l'échappement, et à employer la vapeur émise à réchauffer l'eau d'alimentation. 6° Les condensations de la vapeur à l'admission augmentent avec la pression. Les poids absolus de vapeur condensée subissent des variations assez complexes pour des admissions inférieures à 20 p. 100; mais, pour des admissions plus grandes, ils vont en diminuant progressivement. Ils deviennent nuls ou du moins très faibles, pour une pleine admission. Il en est de même, a fortiori, pour les proportions des condensations relativement au poids de vapeur fourni par la chaudière. L'enveloppe diminue les condensations initiales ; la présence ou l'absence de condenseur n'exercent qu'une influence secondaire.

L'importance des condensations initiales parait dé-

pendre surtout des phénomènes de refroidissement qui se produisent pendant l'expansion. 7° Les évaporations ou condensations qui ont lieu pendant la détente sont complexes, surtout en ce qui concerne les hautes pressions.