Annales des Mines (1884, série 8, volume 6) [Image 139]

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248 ESSAIS EFFECTUÉS SUR UNE MACHINE CORLISS

L'écart entre les teinpratires du commencement et de la fin de l'expansion constituerait le facteur le plus important dans la production des condensations à l'admission.

Nous avons vu, en effet, qu'aux grandes détentes correspondaient les grandes condensations ; qu'aux faibles

détentes, correspondaient les faibles condensations ; et que, lorsqu'il n'y avait plus de détente, il n'y avait plus de condensations (du moins pour les pressions de 3k,50 et de 2k,50).

Enfin, toutes choses égales d'ailleurs, le refroidissement de la vapeur pendant la détente est théoriquement d'autant plus considérable que la pression est plus forte ; et nous avons constaté que les condensations initiales étaient aussi d'autant plus grandes que la pression était plus élevée. Ces faits nous paraissent justifier la conclusion que nous avons émise plus haut, et montrent qu'il y a une relation étroite entre les condensations à l'admission et le refroidissement de la vapeur pendant la détente. L'influence du condenseur, de l'étendue des. surfaces offertes à la vapeur admise, etc., n'interviendrait qu'au second plan.

Nous pouvons même ajouter qu'un faible écart dans le refroidissement pendant la détente entraîne de grands changements dans les condensations initiales. Supposons, par exemple, de la vapeur à 8 kilogrammes (température 169°) et à 4 kilogrammes (température 143°), avec détente de 9/10. Nous avons dit déjà que la courbe de détente se rapprochait, surtout vers la fin de l'expansion, de l'hyperbole équilatère.; nous pouvons donc admettre,

sans erreur notable, que les pressions finales seront, pour les deux cas considérés, de Ok,8 (température 93°) et de 0k,4 (température 76°). La chute de température pendant la détente sera, dans le premier cas, de 76°, et,

AUX USINES DU CREUSOT.

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dans le second, de 67°. La différence entre ces deux chiffres est assez faible; cependant les condensations initiales, avec une pression de 8 kilogrammes, seront environ deux fois plus grandes que celles correspondantes à une marche à 4 kilogrammes. On s'explique alors comment l'enveloppe de vapeur entraîne une diminution importante dans les condensa-

tions à l'admission; elle relève la courbe de détente, augmente la température finale, et réduit ainsi la chute de température qui a lieu pendant l'expansion. Telles sont les conclusions auxquelles nous paraissent conduire les essais effectués au Creusot ; elles sont intéressantes et n'avaient pas encore, à notre connaissance, été formulées.

7° Influence sur les consommations de vapeur, des condensations à l'admission ou condensations durant la Si, laissant de côté ces considérations théodétente. riques, nous revenons aux questions pratiques de consommation de vapeur, nous voyons que les phénomènes de condensation pendant l'admission, et d'évaporations ou condensations pendant l'expansion, ont une grande importance, et motivent les différences considérables qui existent entre les résultats des expériences, et ceux auxquels conduirait l'hypothèse de vapeur ne subissant,

par l'effet de causes extérieures, ni gain ni perte

de

chaleur.

La dépense de vapeur ne doit pas être considérée comme étant seulement fonction de la pression initiale et du degré de détente, mais comme étant une fonction de la pression, du degré de détente, des condensations à l'admission, et des condensations ou évaporations pendant la détente. Vu notre ignorance presque complète des lois qui régissent ces deux derniers phénomènes, la théorie ne