Annales des Mines (1884, série 8, volume 5) [Image 257]

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NOTE SUR UNE EXPLOITATION DE DIAMANTS

chés. Cette division très nette de l'année influe sur l'exploitation du diamant. Pour les gisements de rivière l'exploitation n'est possi-

ble qu'après dérivation de la rivière sur la longueur que doivent occuper les travaux. Cette dérivation s'obtient au

moyen d'un barrage et d'un canal latéral sur une des rives quand celles-ci s'y prêtent, sinon au moyen d'un canal en planches porté sur pilotis. Dans quelques cas, assez rares du reste, on peut avec les ressources locales construire des barrages capables de résister aux crues tout en laissant passer par-dessus

le barrage une partie des eaux ; mais étant donnée la violence des crues, l'établissement d'un dispositif qui

PRÉS DE DIAMANTINA (BRÉSIL).

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et le cas n'est pas rare, on exploite pendant la saison des pluies.

Pour les gisements des plateaux il y a en général un découvert considérable à faire pour mettre à jour le cascalho. Avec les moyens primitifs en usage dans le pays, où la brouette elle-même est à peu près inconnue' et où les transports de terre se font exclusivement dans des sébilles de bois portées sur la tête des nègres, un pareil travail serait extrêmement dispendieux. Les gisements sont topographiquement dans une situation telle qu'on ne peut d'ordinaire y amener aucun cours d'eau. Dans ces conditions, on attend pour les exploiter l'arrivée

à des dépenses hors de proportion avec les résultats

de la saison pluvieuse. Les eaux de pluie sont captées dans de grands réservoirs : on a pris soin de détruire la végétation et d'arracher les racines dans les points où l'on veut exécuter le découvert, et, en dirigeant conve-

qu'on peut raisonnablement attendre dune exploitation même heureuse. Et cela d'autant plus qu'avec la disposition en chapelet du cascalho , et après les travaux d'exploitation déjà si nombreux depuis l'époque de la découverte du diamant, il n'y a presque jamais intérêt à assécher le lit sur une grande longueur. Il en résulte tout naturellement que les exploitations en rivière ne peuvent se faire que durant la saison sèche.

en activité que durant la saison pluvieuse. Il est clair, du reste, qu'avec des procédés plus perfectionnés, des tombereaux et surtout de petits chemins de fer les travaux pourraient se poursuivre pendant toute l'année. Ce

permettrait de conserver les travaux à sec durant l'année entière au moyen d'un barrage et d'un canal entraînerait

Il en est de même, et pour les mêmes motifs, de l'exploitation des gupiarras qui peuvent exister tout au bord des rivières , et dont on obtient l'isolement au moyen d'une digue longitudinale.

Les gupiarras élevées peuvent être exploitées en tout temps. S'il y a au-dessus du cascalho un découvert un peu considérable à exécuter, on peut, en général, faciliter ce travail en menant à un niveau convenable l'eau de quelque ruisseau. Quand ces ruisseaux n'ont presque pas d'eau, et même pas du tout durant la saison sèche,

nablement l'écoulement de l'eau des réservoirs, on arrive à lui faire charrier une partie de la terre qui recouvre le gorgulho. Cette opération se répète chaque fois qu'on a pu emplir leS réservoirs. Ces exploitations ne sont donc

serait une installation dispendieuse, mais il paraît y- avoir encore quelques gisements d'une étendue suffisante pour

qu'elle puisse être rationnelle. Le gisement de Sào Joào, qui est au point de vue de l'exploitation dans des conditions comparables à celles des autres gisements du plateau, a été exploité par ces mêmes procédés. De là la distinction que l'on fait dans le pays entre les divers gisements que l'on nomme Lavras de la saison des pluies ou Lavras de la saison sèche. Pour ces dernières exploitations dans le lit des rivières ou sur leur bord,