Annales des Mines (1884, série 8, volume 5) [Image 190]

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ÉTUDE SUR LES ÉRUPTIONS DU HARTZ.

GRANITES.

quartz, comme le feldspath, est orienté, et la texture

Les résultats sont donc les mêmes : passage simultané du granite au porphyre granitoïde, et de celui-ci au porphyre quartzifère ; commencement du passage du porphyre quartzifère aux roches trachytoïdes, soit par la vitrosité de la pâte, soit par la présence de sphérolites à croix noire.

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fluidale que le microscope seul révélait dans les roches du Bode-Gang, est ici visible à l'oeil nu. Un fait très intéressant, découvert par M. Lossen, est la présence, dans beaucoup de ces roches, et notamment au Sienberg près du Cantorkopf, de sphérolites de dimension variable, atteignant parfois la grosseur d'un pois.

Ces sphérolites ont une structure radiée, une couleur rose chair très délicate ; elles sont absolument semblables à celles qui se produisent dans la fusion du verre industriel, et à celles que l'on observe dans beaucoup de

laves trachytiques. Elles nagent dans une pâte noire, que le microscope résout en quartz hyalin, tourmaline et

nuages de matière siliceuse jaunâtre. Souvent cette matière se concentre en un cristal de quartz bipyramidé. Beaucoup d'autres sphérolites apparaissent, sous !le mi-

croscope, au sein de cette pâte ; le centre en est toujours formé par un feldspath, et la tourmaline paraît entrer pour une part assez considérable dans la composition du reste de la boule. Quelques-unes se colorent à peine sous l'action de la lumière polarisée et paraissent complètement amorphes ; les plus grosses, celles qui

sont visibles à l'oeil nu, se résolvent en une matière feldspathique opaque, radiée, et une matière translucide

D'une Conséquences relatives à l'âge du granite. part, il y a là une confirmation des théories de M. Michel Lévy sur les rapports entre les roches phanérogènes, adélogènes et cryptogènes ; de l'autre, étant admises les conclusions de M. Michel Lévy au sujet de l'âge de ces différentes transformations, nous voyons que les granites du Brocken et du Bamberg sont venus à l'époque houillère et probablement à la fin de cette époque. Ce résultat pouvait être prévu sans le secours du microscope, puisque les porphyres granitoïdes de France ont été depuis longtemps, d'après les travaux de M. Gruner, rattachés à l'époque houillère, et que les porphyres granitoïdes du Bode-Gang sont absolument semblables à ceux de la Loire ; mais le microscope a donné à cette

hypothèse d'âge une importante confirmation. Nous savions déjà, par l'étude du métamorphisme des

vitreuse. Ce sont alors des sphérolites à croix noire,

gabbros, que ce métamorphisme s'est exercé sur les

offrant la double structure rayonnée et concentrique. Ainsi, nous retrouvons dans les roches des apophyses du Brocken, cette annonce de vitrosité que nous avions constatée dans la roche du Bode-Gang. Cette vitrosité apparaît dans des porphyres sphérolitiques analogues

grauwackes du culm et les schistes à posidonies, et que, par conséquent, l'apparition du granite du Brocken est certainement postérieur à l'époque du culm. Or d'après

aux eurites ou micro-pyromérides de M. Michel Lévy, ou

dans des porphyres dont la pâte est nettement microgranitique sous le microscope, et qui correspondent, soit aux granophyres de Vogelsang, soit aux micro-pegmatites à étoilements de M. Michel Lévy.

sa composition, la granulite du Ramberg paraît plus jeune que ce granite. Les conditions de gisement s'accordent donc avec les déductions lithologiques pour fixer à ces deux granites un âge post-carbonifère, et probablement, je le répète, contemporain des dernières couches

de houille. Dans tous les cas, ils sont antérieurs aux premiers dépôts du rotheliegend, car leur apparition qui