Annales des Mines (1883, série 8, volume 4) [Image 136]

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244 EXPLOSION D'UN BOUILLEUR DANS UNE SCIERIE A BOIS.

Enfin, les tôles doivent supporter, au rouge, sans déchirures, un forgeage au marteau qui puisse faire subir à l'échantillon d'une largeur de om,io environ, dans le sens perpendiculaire au laminage, un élargissement égal à une fois et demie la largeur primitive, et un poinçonnage fait à une distance du bord égale à la moitié de l'épaisseur de la tôle (*).

En résumé, on ne saurait trop insister sur ce point et appeler l'attention des constructeurs sur la responsabilité qu'ils encourent en faisant usage de tôles dont ils n'ont pas vérifié les qualités : l'exemple de l'explosion de Vierzon vient, à la suite de bien d'autres, démontrer que l'emploi des tôles aigres présente les plus grands dangers.

ANNEXE AU RAPPORT. Note sur l'essai des tôles du bouilleur qui a fait explosion à Vierzon.

Les essais par traction ont été faits dans les ateliers de

la fonderie de canons de Bourges, avec les machines d'épreuve, qui y sont installées pour le contrôle des aciers fournis par l'industrie. Elles consistent essentiellement en

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à vis micrométriques, muni de lunettes à réticules; cet appareil se compose d'un chariot portant les deux lunettes et pouvant se déplacer parallèlement à l'éprouvette au moyen d'une vis micrométrique; une des lunettes est fixe

sur le chariot, et l'autre mobile au moyen d'une vis également micrométrique. Au commencement de l'expérience, on déplace le chariot de manière à viser l'un des traits avec la lunette fixe, et au moyen de la vis on amène l'autre sur le second trait; on vérifie ainsi la distance des

repères. Pendant l'étirage, on suit le premier trait avec la lunette fixe et le second avec la lunette mobile la

graduation des tambours de la vis micrométrique de cette dernière indique l'allongement de l'éprouvette entre les repères. Le nombre des barrettes éprouvées a été de huit ; les barrettes I, V et VII ont été prises dans le sens longitu-

dinal, c'est-à-dire dans le sens des génératrices; elles devraient ,donc être théoriquement de direction perpendiculaire au laminage, mais il est possible qu'en fait, elles ne le soient pas, les usines livrant les tôles découpées aux dimensions d'emploi; les résultats des épreuves semblent plutôt confirmer cette dernière hypothèse. Les barrettes III, VI et VIII sont de direction perpen diculaire aux trois premières, et les deux autres, II et IV,

ont été prises le long d'une ligne dejéchirure.

une presse hydraulique, qui produit l'effort de traction dont la tension est mesurée par un manomètre. Les éprouvettes sur lesquelles on opère ont, dans les essais faits par l'artillerie, une longueur de io centimètres entre les traits de repère, afin d'avoir des résultats comparables; pour mesurer les allongements, qui ne sont que de petites fractions de millimètres, on se sert d'un appareil

(*) Extrait du Portefeuille économique des machines, avril 1883. Tome IV, 1883.