Annales des Mines (1883, série 8, volume 3) [Image 128]

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NOTE SUR CERTAINS COMBUSTIBLES TERTIAIRES

Eau hygrométrique. .

Matières volatiles . Carbone fixe Cendres

. .

.

N°1

N°2

2,70 30,00 65,20 2,10

1,20 29,41

100.00

100,00

66,6i 2,75

L'échantillon n° i était un morceau choisi, extrait depuis longtemps et conservé dans un endroit sec; le n° 2 avait, au contraire, séjourné une quinzaine d'années au moins sur la halde. Leur composition est néanmoins peu différente, ce qui prouve que ce combustible en fragments d'un cectain volume ne s'altère que fort peu à l'air.

Le pouvoir calorifique de l'échantillon n° s était de 6,5oo calories, d'après des essais faits par fusion avec la lithage. La teneur en soufre de cet échantillon est de 9, 8o p. too; cette proportion considérable ne tient pas à la présence de

pyrites, car les cendres présentaient la composition suivante Silice

Sesquioxyde de fer Carbonate de chaux Carbonate de magnésie

1,16 0,42 0,38 0,10

2,10

La proportion de fer indiquée ci-dessus ne correspond qu'à o,54 p. ioo de soufre sous forme de pyrite, ce qui est bien peu de chose par rapport à la teneur totale. D'autre part, le combustible porphyrisé n'a pas abandonné autre chose au sulfure de carbone que des traces de matières bitumineuses; le soufre qu'il contient n'est donc

pas à l'état natif, et il faut supposer qu'il est à l'état de combinaison organique. Un fait assez remarquable vient à

DE L'ISTRIE ET DE LA DALMATIE.

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l'appui de cette hypothèse ; l'échantillon n° i pulvérisé et conservé pendant deux ans dans un flacon bouché avec un bouchon de liège a perdu la plus grande partie du soufre qu'il renfermait, car des essais réitérés ne nous y ont plus qu'indiqué que 1,91 p. ioo de soufre. Etonné de cette variation, nous avons broyé un autre fragment de l'échantillon primitif et nous avons fait un dosage de soufre aussi exact que possible. Nous avons trouvé 9,27 p. ioo de soufre, ce qui vient confirmer complètement les résultats obtenus antérieurement.

Il semble que le soufre se soit dégagé sous forme d'une combinaison volatile ; cependant aucun dégagement gazeux

n'a jamais été observé dans les exploitations d'Albona ni dans celles de Brittof. Le charbon ne prend jamais feu spontanément ni dans la mine, ni à l'intérieur ; on a pu conserver pendant des années sur le quai d'embarquement de Carpano des tas de plusieurs milliers de tonnes de menu sans y observer aucun symptôme d'échauffement. Ce fait, l'approché de la composition chimique indiquée plus haut, ne constitue pas un des caractères les moins singuliers du combustible en question. La présence du soufre à l'état de combinaison organique a été déjà mise hors de doute dans le cas de certaines matières organiques fossiles. D'après Perey (*), certains

lignites miocènes de la Nouvelle-Zélande tiennent 2,50 p. 100 de soufre avec une quantité de fer insignifiante. Le bitume de Trinidad, d'après M. Cumenge (**), contient 9,95 p. ioo de soufre combiné. D'après des indications qui nous ont été données par M. Jungfleisch, le succin contien-

drait en moyenne 5 p. ioo de soufre, bien que la proportion de matières minérales contenues soit insignifiante.

Nous avons dit plus haut qu'on avait fabriqué à Skolle, (*) Treatise of Metallurgy, Fuel, p. 544. (**) Annales des mines, 8' s., t. Il. p. 179.