Annales des Mines (1883, série 8, volume 3) [Image 6]

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OXYDABILITÉ RELATIVE DES FONTES, FERS ET ACIERS

Outre les aciers, j'ai soumis aux agents oxydants quatre fontes d'origine et de composition très différentes. Voici leurs caractères distinctifs 1° Fonte de première fusion de Saint-Montan, servant à

la fabrication de l'acier Bessemer pour rails. C'est une fonte très graphiteuse, noire, obtenue par allure très chaude avec laitiers fusants ultra-calcaires. Elle contient 3 à 4 p. ioo de manganèse et t à 2 p. ioo de silicium ; très peu de soufre et de phosphore. 2° Fonte très pure, au bois, provenant d'anciens canons de la marine, fabriqués aux réverbères à Ruelle vers 1845. Elle est compacte, tenace, de nuance gris clair. Pour obtenir l'échantillon on a simplement refondu au creuset un fragment de la fonte en question. 3° Fonte grise ordinaire de poterie, peu tenace et phosphoreuse, également refondue au creuset. 4° Fonte blanche spéculaire (spiegel) de Saint-Montan, tenant 2 0 à 25 p. 100 de manganèse. Il a fallu la couler en plaques de près d' u ti centimètre d'épaisseur pour résister à l'action de la meule sèche. Par ce motif, son poids s'est trouvé le double de celui des plaques d'acier les plus fortes, mais comme surface elle avait les mêmes dimensions que les autres plaques. I. ACTION DE L'AIR HUMIDE.

SOUS L'ACTION DE L'AIR ET DE L'EAU, ETC,

il

rent mouillées à l'eau douce pure. A cause de cette faible durée, les résultats sont peu saillants ; l'influence due à la nature variable des plaques n'est guère sensible ; aussi cette expérience est-elle reprise en ce moment et sera-t-elle prolongée pendant plusieurs semaines. En attendant, voici les résultats obtenus, à la suite de ce premier essai fait du 5 au 15 septembre 1882, en Normandie, près de Villerville-sur-Mer. Disons seulement que, pour faciliter le dé-

capage, on a plongé le dernier jour toutes les plaques pendant une heure dans de l'eau tenant 1/4 p.' oo d'acide sulfurique à 66° Beaumé ; après cela elles furent brossées, rapidement séchées et finalement pesées. Tableau A ORIGINE

NUMÉROS

des

des

plaques.

plaques.

1

Aciers recuits

2 '2 bie

l'usine Holtzer d'Unieux.

3 4 5

de

6

Aciers trempés de l'usine d'Unieux.

POIDS

POIDS

primitif

final.

gr.

gr. 299,2 323,5 329,2 303,0 318,2 336,0 337,7

gr.

300,5 324,4 331,9 304,2 320,8 338,5 339,0 313,9 291,1 326,5 333,2

312,5 289,0 324,5 331,5

1,4

149,9 161,4

149,0 160,0

0,9 1,1

282,2 357,5

280,5 356,2

1,7 1,3

PERTES.

OBSERVATIONS.

1,3

0,9 2,7

1,2 2,6

2.5 1.3

24

2,0 1,7

Acier très carburé. Acier chromé. Acier au tungstène.

Les numéros des aciers trempés correspondent aux numéros des aciers j recuits.

I

1° Courtes, mais fréquentes immersions dans l'eau pure; longues expositions à l'air. - Passons maintenant aux résultats des expériences, en commençant par celle où la rouille fut provoquée par l'immersion fréquente, mais peu soutenue, dans l'eau à la température ordinaire, puis l'exposition prolongée à l'air sur une terrasse où le vent, la pluie et le soleil avaient libre accès. Lors d'une première expérience, malheureusement de trop faible durée, de dix jours seulement, les plaques fi-

Aciers de Mont- 1 luçon doux.

1

2

I

Aciers de Saint- Ç MoMan durs. ?

1

2

I

La seule conclusion qu'il soit permis de tirer de ces résultats, c'est que la rouille due à l'air humide attaque à peu près également tous les aciers quel que soit leur degré de carburation ou de pureté, et que la trempe ne semble pas modifier sensiblement l'oxydabilité du métal.