Annales des Mines (1882, série 8, volume 2) [Image 140]

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EXPLORATION DES GÎTES DE COMBUSTIBLES

ET DES GÎTES MÉTALLIFÈRES DE L'INDO-CIIINE.

n.

Bassin de Nong-Sôn.

Le charbon de Nong-Sem est notablement le plus maigre

de tous les combustibles de l'Indo-Chine et se rapproche très sensiblement des anthracites. Son impureté (1 o p. me de cendres), plus grande que celle des charbons du Tong. King, tient à la présence de nombreux nerfs de schiste si finement intercalés dans la masse, qu'il sera toujours difficile, sinon impossible, de les en séparer par un triage.

Cette circonstance, jointe à un mode de chauffage peu. approprié à la combustion normale des anthracites (couche

épaisse sur la grille, décrassage fréquent), explique la médiocrité des résultats que nous avons obtenus dans les foyers de l'Antilope (décembre 1881). Nous n'hésitons pas cependant à croire que le charbon de Nong-Sn, très voisin des anthracites de Pensylvanie, pourrait, comme ces dernières, être très avantageusement employé pour le chauffage des chaudières marines. On sait, en effet, que la marine militaire des Etats-Unis emploie l'anthracite, qu'elle considère comme le véritable combustible de guerre, à cause de l'absence totale de fumée, et qu'elle en entretient même des dépôts dans les ports européens. Toutefois, l'emploi rationnel de ce combustible

exigeant des grilles à faible écartement et un tirage très fort, sinon artificiel, nous croyons que l'anthracite de Nong-

Sôn n'aura pas la même importance, au point de vue de la navigation, que les houilles du Tong-King dont il nous reste à parler maintenant.

I

Bassins du Tong-King.

Les charbons du Tong-King appartiennent à types bien distincts : on y rencontre.

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Le charbon de la mine Henriette est le seul qui ait été pris à une profondeur assez grande pour que l'on puisse généraliser les résultats qu'il a donnés et les étendre à l'ensemble des charbons de ce groupe. On remarquera, dans le tableau des analyses, combien ce charbon se rapproche de celui de la Grand'Combe (mine Thiron), réputé pour le chauffage des chaudières. On verra plus loin que l'analogie avec les houilles maigres ou demi-grasses types des bassins français se retrouve également dans l'essai industriel. Bien que ce charbon ne colle pas, on peut, d'après des expériences faites au Tong-King, l'employer à la forge pour souder le fer.

2° Une houille un peu moins maigre, correspondant aux couches du 2° groupe (mine Marguerite).

Les qualités industrielles de cette houille sont équivalentes à celles du charbon de la mine Henriette. Avec la proportion un peu plus élevée de gaz qu'elle renferme, et son pouvoir calorifique considérable, elle se place au rang des meilleurs combustibles du Tong-King. Elle sera plus facile

a allumer que les houilles du premier groupe et pourra fournir un très bon charbon de forge.

Bien que la distillation au creuset n'ait pas donné de produit agglutiné, nous croyons qu'il serait prématuré d'affirmer que ce charbon, pris en profondeur, ne produira pas de coke. L'échantillon analysé a, en effet, été pris trop près des affleurements pour que les agents atmosphériques n'en aient pas altéré le principe collant, ainsi que cela s'observe pour beaucoup de charbons de cette composition dans les bassins européens (Grand'Combe,

quatre

1° Une houille maigre ou faiblement demi-grasse à courte flamme, provenant des couches du 30 groupe (mines bure. guiberry et Henriette).

lielmez, etc).

5° Une houille sèche, à longue flamme, correspondant aux couches de Ké-Bao.

Les échantillons qui ont servi à l'analyse et qui ont été prélevés sur des affleurements submergés à chaque marée sont forcément altérés et, par suite, inférieurs à ceux que