Annales des Mines (1882, série 8, volume 2) [Image 69]

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NOTE SUR UNE SOUPAPE DE SURETÉ

fait complète du problème, en permettant d'obtenir des levées aussi grandes qu'on le juge utile. La soupape comporte deux sièges circulaires aa, bb(voir Pl. III, fig. 5), situés dans un même plan et rendus solidaires

par des nervures mm. L'obturateur présente des portées planes ou coniques qui correspondent aux deux sièges, etil est guidé verticalement par des ailettes gg.

Quand cette soupape repose sur son double siège, se partie centrale délimite une sorte de chambre FI qui coiu. munique avec l'atmosphère par un petit trou o. L'action de la vapeur ne s'exerce donc que sur la surface annulaire comprise entre les deux sièges. Mais dès que l'obturateur vient à se soulever sous l'influence d'un excès de pression, la vapeur vient remplir la chambre I-I, et elle agit sur une

surface circulaire d'un diamètre égal à celui du gram, siège ; la pression par unité de surface est alors moindre qu'à l'état statique, mais cet effet est compensé par l'accroissement de la surface en contact avec la vapeur, et l'on conçoit qu'en augmentant suffisamment le diamètre de la

partie centrale par rapport au diamètre total, on puisse produire telle levée que l'on désire. Du rapport de ces deux diamètres dépend aussi le degré

de sensibilité de l'appareil, c'est-à-dire la chute de pression nécessaire pour faire retomber l'obturateur sur ses sièges. Si le diamètre du siège central bb est relativement considérable, on obtiendra une forte levée, mais il faudra que la pression s'abaisse notablement pour que la soupape cesse de fonctionner ; dans ce cas, il pourra être avanta-

geux de la refermer a la main, ce qui se fait facilement, car dès qu'on applique la soupape sur ses sièges, la pression tombe dans la chambre H. Si, au contraire, le siège central a un petit diamètre, on obtiendra une levée moindre,

mais la sensibilité de la soupape y gagnera, c'est-à-dire qu'il faudra une chute de pression plus faible pour qu'elle cesse de débiter de la vapeur.

IMAGINÉE PAR M. GODRON, DE LILLE.

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On peut d'ailleurs, avec cette soupape, réduire autant qu'on le désire la surface annulaire sur laquelle agit la vapeur à l'origine, tout en conservant un orifice d'écoulement suffisant. Cette circonstance permet de réduire en proportion la charge qui agit sur l'obturateur. J'ai expérimenté successivement deux soupapes de ce type chez M. Villette, constructeur à Lille. L'appareil sur lequel on les a montées était une chaudière horizontale à deux bouilleurs et à communications basses présentant les éléments suivants

C'05

Surface de la grille Surface de chauffe Capacité totale . Timbre

36'2,80 4'3,606 5t ,000

La formule officielle donne pour le diamètre des soupapes à placer sur ce générateur d

6',8.

Pour éviter les inconvénients résultant de l'écoulement d'une grande quantité de vapeur dans la chambre de la chaudière, j'ai fait coiffer le chapeau de la soupape soumise

aux expériences d'un tube en tôle qui débouchait dans l'atmosphère après avoir traversé le toit du bâtiment : ce tube faisait l'office d'une véritable cheminée. Enfin j'ai mesuré la levée de l'obturateur au moyen d'une

isu formant arrêt contre lequel venait buter le levier auquel était suspendue la charge. Au début de chaque opération, on observait la distance du levier à la pointe de la vis, et cet élément permettait de déterminer la levée au moment où, la soupape étant soulevée, le levier était appliqué contre la vis, ce dont il était facile de s'assurer. Pendant les expériences on a arrêté la machine, et on a poussé le feu sur la grille au maximum d'intensité, de manière à obtenir la plus grande production possible de