Annales des Mines (1882, série 8, volume 1) [Image 244]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

470 NOTE SUR LE GISEMENT ET L'EXPLOITATION DE L'OR

aurifères dont l'exploitation seule assurera l'avenir de l'industrie aurifère en Guyane. Recherches. --

Tout individu qui a appris la nouvelle

d'une découverte faite sur un point du territoire, ou qui désire chercher en un lieu non encore concédé, demande au gouverneur un permis de recherches et accompagne sa demande d'un plan établi par l'arpenteur du gouvernement.

A LA GUYANE FRANÇAISE.

471

ceau de bois léger et fibreux pris généralement dans un

arcabas; elle est soigneusement lissée à l'intérieur avec un morceau de verre, et la génératrice du cône est un arc de parabole très ouvert.

On remplit la batée de terre provenant de la couche et on la transporte dans le cours d'eau voisin, en s'installant

Cette demande, inscrite à la date et à l'heure à laquelle elle a été présentée, est accordée dans le délai d'un mois

là où le courant est faible, ou dans une mare. On commence par remuer le contenu à la main, d'abord à la surface et en pénétrant peu à peu dans l'intérieur, en ne laissant sor-

après son insertion au journal officiel de la colonie. Le permis est gratuit et valable pour un an.

tir de la batée que la terre délayée emportée par le courant; après les avoir bien examinés, on rejette les frag-

On forme alors une petite expédition, conduite par un

ments de roche dont le débourbage est complet. Il ne reste plus dans la batée qu'un schlich noir composé de graviers,

prospecteur qui a la direction absolue de l'entreprise, et qui,

arrivé au point de repère indiqué sur son plan officiel, se dirige, la boussole à la main, vers le terrain qu'il est autorisé à explorer. La troupe, venue en canot aussi près que possible, met pied à terre et pénètre en plein bois, portant à dos outils et provisions ; elle n'avance qu'en se

frayant un sentier la hache ou le sabre d'abatage à la main. On parcourt en tous sens le terrain intéressant, et lorsque le chef croit être arrivé sur un point favorable, il fait creuser des trous d'environ un demi-mètre carré de section. Si l'on n'a rien trouvé à 2 ou 5 mètres de profondeur, on abandonne pour chercher ailleurs ; si l'on atteint la couche, on la traverse en mettant de côté un échantillon pris à sa partie supérieure, un autre en son milieu, et un dernier dans la couche argileuse sous-jacente. Ces trois échantillons sont essayés à la batée, et le résultat moyen donne la teneur en or. Un certain nombre de trous, placés de distance en distance, permettent de reconnaître l'étendue de la couche et sa richesse. La batée dans laquelle on fait l'essai, et qui pendant longtemps a été le seul appareil de lavage usité, est une sorte de cuvette à surface conique, de om,54a à on',4o de diamètre sur o,mo35 à om,oLio de hauteur, faite d'un mor-

d'or et d'un peu de terre délayable; on l'immerge en lui imprimant un mouvement giratoire contrarié qui commence à faire descendre les parties lourdes, et on continue à agiter

avec la main pour terminer le débourbage. En répétant plusieurs fois ces opérations, les graviers se séparent de la terre clélaya.ble qui restait encore et que le courant d'eau entraîne; lorsque celle-ci s'écoule claire, le débourbage est achevé.

On soulève la batée en la laissant à peine immergée, et,

la supportant des deux mains par les bords, on lui imprime un mouvement giratoire saccadé continu pour faire descendre les parties lourdes ; les parties les plus volumineuses, reconnues exemptes d'or, sont rejetées, et la batée est assez légère pour flotter ; en la faisant alors tourner en lui imprimant un balancement spécial, l'eau prend dans le vase un mouvement de rotation et se renouvelle; les parties

les plus légères sont éliminées peu à peu, et de temps à autre on facilite l'opération en ramenant vers la circonférence le dépôt formé au sommet du cône. Lorsqu'il ne reste

plus qu'un schlich noir, on le ramène sur les bords de la batée, d'où quelques tours l'expulsent bientôt. Le résidu d'or est encore mêlé de quelques grains de sable, que l'on