Annales des Mines (1881, série 7, volume 20) [Image 218]

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RAPPORT SUR LA RUPTURE

deuxième partie, le développement qu'ils ont pris en Angleterre et en Allemagne, oit ils sont certainement aujourd'hui les plus employés. Jusque dans ces derniers temps les câbles d'acier employés en France étaient, sauf de très rares exceptions, des câbles fabriqués en Angleterre ou bien faits en France avec des fils d'acier venant d'Allemagne. Tous les renseignements qui pourraient être donnés ici sur ces fils et ces

câbles seront plus naturellement à leur place dans la deuxième partie du l'apport.

Les premiers câbles faits en France avec des fils de fabrication française avaient été faits avec des aciers .Bessemer doux. Les fils avaient été tréfilés comme des fils

de fer. Ces câbles ont donné un très mauvais résultat. Depuis, la fabrication des fils d'acier pour câble a été reprise en France, d'après les méthodes consacrées par une pratique déjà longue en Allemagne et en Angleterre. On part d'aciers fondus relativement durs , aussi homogènes que possible, auxquels, par des trempes et des recuits appliqués d'une façon convenable, on arrive à donner les qualités admises comme les meilleures pour l'emploi dans les câbles de mines, c'est-à-dire une résistance, pour les numéros de fils les plus couramment employés (1 h à 15),

de 1 lo à 120 kilog. par millimètre carré et un allongement de 5 à 5 p. ioo. De pareils fils subissent de 12 à 13 flexions à 900 dans l'étau à mâchoires arrondies de 5 millim.

Le point capital, pour arriver à un câble susceptible de faire un bon service, est l'homogénéité de la constitution du métal constituant les fils, ce qui rentre plus spécialement dans le domaine métallurgique, et l'homogénéité dans les qualités des fils à mettre en oeuvre, ce qui dépend de l'habileté et des soins du tréfileur. Le fabricant de câbles doit à son tour veiller à ce que tous les fils qui entre nt dans la composition d'un câble soient aussi semblables

DES GABLES DE MINES.

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que possible dans les essais de résistance, d'allongement, de flexibilité et de torsion qu'il doit faire subir aux fils avant de les employer. Quelques câbles ont été récemment fabriqués en France

d'après ces principes : les fils avec lesquels ils ont été

composés satisfaisaient à ces conditions. Les câbles sont en

service depuis trop peu de temps pour que la pratique se soit prononcée en ce qui les concerne. Il est permis d'espérer que, si on les emploie dans les conditions d'installation et d'entretien que de pareils câbles réclament, ils feront un service aussi bon que les câbles de cette nature faits à l'étranger. Modifications amenées pa.r le service. - L'emploi des câbles en acier est encore trop récent et trop peu répandu en France pour que l'enquête ait pu fournir quelque renseignement sur ce point.

Il n'a été rapporté que deux faits intéressants et qui

confirment bien les observations du paragraphe précédent. Un des premiers câbles qui avaient été fabriqués avec les aciers doux de l'origine s'est rompu subitement au bout de neuf mois de service dans un puits d'extraction, sans cause nettement discernable. La résistance des fils essayés isolément ne paraissait pas avoir beaucoup diminué ; de

110 kilog. par millimètre carré, quand ils étaient neufs,

leur résistance était encore de ioLi kilog. Mais la résistance d'un toron qui, mesurée directement à l'état neuf, était de

2.250 kil., n'était plus, dans le câble rompu, que de

1.80o kilog., soit une diminution de 5o p. ioo, due vraisemblablement au nombre des fils cassés. Un fait remarquable, en effet, et tout à fait carastéristique, était que les fils du câble rompu avaient perdu toute flexibilité ; ils se rompaient au premier pliage. Les mêmes exploitants ont essayé, au bout de 17 mois de service les fils d'un câble, provenant d'une des bonnes