Annales des Mines (1881, série 7, volume 20) [Image 210]

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RAPPORT SUR LA RUPTURE

considérable de la résistance du câble a été très controversée.

Pour beaucoup d'exploitants et de fabricants la question ne fait pas de doute : le fer des câbles, sous les vibrations, devient aigre et cassant et perd de sa résistance élémentaire, c'est-à-dire que sa résistance par unité de section diminue dans des proportions assez fortes. D'autres fabricants au contraire ont produit des résultats d'expériences qui établiraient, suivant eux, que les fils de fer usés conservent la même résistance élémentaire par

DES GABLES DE MINES.

loppant 6), avec âmes en chanvre dans le câble et le toron. Le câble en service avait été employé io mois 20 jours ;

il avait fait 54.36o ascensions, tiré 90.509 tonnes d'une profondeur de 110 mètres et décrit, par suite de la manière dont il était installé, 233.235 circonférences. Le résultat moyen des expériences comparatives faites sur les 18 fils d'un toron de câble, dans le câble vieux et dans le câble neuf, sont résumés dans le tableau suivant qui ne donne que les moyennes.

unité de section, d'où il résulterait qu'il n'y aurait pas altération moléculaire. Ces fabricants reconnaissent bien, ainsi que l'établissent leurs expériences, que les fils de fer d'un vieux câble n'ont plus, par fil, la même résistance ; mais pour eux ce résultat proviendrait uniquement de la diminution de section que les fils subissent par suite de leur service, par le frottement et l'oxydation dans tous les câbles et en outre, dans les câbles plats, par le cisaillement du fil de couture. Au fond, dans l'une comme dans l'autre théorie, on arriverait toujours à ce résultat qu'un câble en service perd graduellement de sa résistance, un peu plus vite et d'une façon moins parfaitement perceptible pour les partisans de la première théorie que pour ceux de la seconde. Mais si l'on examine 'plus attentivement les résultats des expériences rapportées par ceux qui soutiennent qu'il n'y a pas altération moléculaire, on est amené à reconnaître qu'elles ne justifient pas leurs conclusions. Ainsi la commission des ardoisières d'Angers a commuqué deux séries d'expériences comparatives fort intéressantes, faites sur des fils de câbles ronds semblables, l'un neuf et l'autre ayant rompu en service. Dans la première série, les câbles étaient formées par 1°8 fils du Berry n° 13 (diam. =_- 2 millim.), disposés en 6 torons de 18 fils chacun, à double couronne (12 enve-

597

ROSIS-

RESISTANCE

TANCE

à la rupture

par midirupture /nètre carré. à la

GABLES.

ALLON-

ALLON-

NOMBRE

-total

GEMENT

de

à- la

élastique flexions

GEMENT

rupture

(a).

(b),

-1,036

p. I00 0,498

7,0

longueur. (6) Dans l'étau h mâ-

0,490

0,258

6,1

(1) La section moyenne

par Sl.

(1)

(a).

kilog.

kilog. 74,69

p.100

,46

Câble neuf... 224,3

OBSERVATIONS.

(a) Mesuré sur 0.,50 de

choires arrondies sur

Câble vieux.

.

175,0

5 millim. de rayon. a été déduite par le poids du fil.

Ce qui frappe surtout dans ces expériences, c'est la diminution de l'élasticité des vieux fils, qui marque bien

que le fer est devenu plus aigre et a par suite subi une altération moléculaire.

La résistance au millimètre carré n'aurait diminué que de 19 p. 10o; il est vrai que la détermination de cette donnée pour de vieux fils est fort incertaine par suite de la quasi-impossibilité de déterminer la vraie grandeur de la section

de rupture. Le fil est trop irrégulier pour

qu'on puisse accepter la section moyenne résultant d'une Pesée. Comme le fil se rompt au point de moindre section on serait même fondé à dire que la résistance au millimètre carré dans la section de rupture est certainement