Annales des Mines (1881, série 7, volume 19) [Image 118]

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INDICATEURS DU GRISOU.

206 INDICATIONS DONNÉES PAR. L'.EXAMEN DE LA FLAMME, ETC.

Malheureusement il n'est point aisé de produire Phydro.

gène dans un appareil portatif, car les

oscillations du

liquide troublent considérablement le dégagement gazeux, L'appareil présente d'ailleurs quelque complication; il faut manoeuvrer la mousse de platine et tourner un robinet

cile à préserver des vapeurs acides. Bref, il nous a pant qu'un indicateur ainsi construit offrirait. bien des inconve.

nients Uns la pratique courante. Nous avons songé alors à nous servir de la flamme de l'alcool. Nous avons obtenu une sensibilité moindre qu'avec la flamme de l'hydrogène, mais suffisante encore pour per-

mettre de constater la présence de 1/2 p

ioo de grisou

en employant une mèche formée de brins de fils de laiton, Mais la combustion de l'alcool est difficile à régler avens précision suffisante, et il faudrait un vase assez volumineux pour contenir le liquide qui devrait entretenir la combustion pendant plusieurs heures. Nous songeâmes alors à revenir à la lampe ordinaire du mineur en cachant, par un écran placé en avant, la flainue

de la mèche tout en laissant visible l'auréole qui la surmonte. Ce moyen, qu'avaient d'ailleurs indiqué à la commission MM. 1e10n frères, ne nous a point donné d'as»

tage sérieux, car si l'écran empêche l'oeil de recevoir directement les rayons émis par la flamme de la mèche, il

n'empêche pas que l'espace sur lequel se projette la lumière de l'auréole, ne soit éclairé par cette flamme, et assez vivement pour que la lueur de l'auréole reste encore invisible. Nous avons alors remédié à cet inconvénient en plaçant

un autre écran derrière la flamme, de manière que l'auréole vienne se projeter, pour l'oeil de l'observateur, sur un fond complètement noir. L'appareil très simple auquel nous nous sommes arrêtés, après quelques tâtonnements, consiste essentiellement eu deux lames métalliques inclinées en sens opposés et placées

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rafle en avant, l'autre en, arrière de la flamme. Ces deux lames sont fixées à leur partie inférieure sur un cercle de laiton qu'on enfile dans le porte-mèche. Les arêtes supérieures des deux laines sont parallèles et laissent entre elles de 8m'n un écartement de Sm"'. Elles sont à une hauteur

au-dessus de la partie supérieure du porte -mèche. Lorsqu'on veut se servir de la lampe pour s'éclairer, il suffit de donner à la mèche sa hauteur ordinaire, la flamme dépasse beaucoup l'arête supérieure des deux écrans et éclaire d'une façon assez satisfaisante, quoique un peu moins que dans les conditions habituelles. Lorsqu'on veut se servir de la lampe comme indicateur, on abaisse la flamme jusqu'à ce qu'en faisant passer le rayon visuel par les arêtes supérieures des deux écrans,' celle-ci soit complètement invisible. Quand cette condition est remplie, on distingue, avec

une teneur en grisou de 1/2 p. 100, une auréole assez nette, mais qui passe inaperçue si l'on n'a pas acquis préalablement une assez grande habitude de ce genre d'observation.

Avec o p. leo l'auréole est très visible et peut avoir

de hauteur. Avec 2 p ioo l'auréole a une couleur bleue plus foncée et une hauteur un peu plus grande. Avec 5 p. Loo l'auréole est encore plus bleue et plus 2 à,

haute.

On peut, avec quelque habitude, en se réglant surtout SUE l'intensité de la teinte bleue de l' auréole , arriver à reconnaître à 1/2 p. ioo près la proportion de grisou contenue dans l'air.

La présence de 5 ou 4 p. 100 d'acide carbonique ne modifie en rien les indications. On peut rendre l'observation plus nette en regardant la flamme avec une loupe peu grossissante. On améliore aussi les, conditions de visibilité de l'auréole en noircissant,