Annales des Mines (1881, série 7, volume 19) [Image 92]

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RÉGIME DE LA SOURCE DE CAMOINSLESBAINS

Le 8 février 1866, à propos de la demande d'autorisation d'exploitation des eaux du puits Michel, disparu depuis,

j'ai moi-même trouvé 6mmig. de soufre par litre, dans la même source des Camoins. Mettons ces teneurs en regard de celles qui ont été trouvées en J 879 aux mêmes époques de l'année. SEPTEMBRE.

1861

1879

2.1nligs,86

1millig. 10 FÉVRIER.

1866

1879

6minig ,o0

5mMig.,50

Il en résulte qu'en septembre 1861 la source des Camoins était 2 ,6 fois plus riche qu'en septembre 1879, et qu'en février 1866 elle était 1,7 plus riche qu'en 1879. Tout paraît donc se passer comme si d'année en année la cause qui minéralise les eaux des Camoins perdait en intensité, les diminutions se produisant aussi bien en septembre, c'est-à-dire au moment où les arrosages jettent dans le sous-sol des quantités d'eau considérables, qu'en février, période pendant laquelle on peut considérer l'eau comme offrant son maximum d'intensité sulfureuse et médicinale.

'Un motif doit faire peser un doute sur l'absolu de cette conclusion ; c'est qu'en 1867 on a changé, en approfondis-

sant la galerie de captage, le point d'émergence de la source qui auparavant sortait à l'angle de la maison d'Heureux, latéralement à )a galerie, et qui maintenant s'échappe au fond de cette galerie, au point où on la voit aujourd'hui. Que l'on ait affaire à la même source, cela ne peut faire évidemment question, mais que ce changement n'ait pas eu pour effet de modifier quelque peu la teneur de Veau en

(COMMUNE DE MARSEILLE). soufre,

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c'est ce qu'il serait téméraire d'affirmer d'une

manière absolue. C'est donc sous la réserve de ce doute que je présente les considérations qui précèdent relativement à un point qu'il serait assurément intéressant d'éclaircir: la modification continue et permanente de la composition de l'eau d'une source, par suite de circonstances qui n'ont rien d'exceptionnel, à savoir, la présence d'un canal ou de prairies à l'arrosage dans son voisinage. Marseille, 24 mars 1881.