Annales des Mines (1881, série 7, volume 19) [Image 68]

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ET FROTTEMENT DES CUIRS EMBOUTIS, ETC.

MESURE EXACTE DES HAUTES PRESSIONS

ateliers, la vérification des manomètres que nous avons l'intention d'employer pour les machines d'essai. Lorsqu'on compare les manomètres métalliques provenant des meilleurs constructeurs de France, d'Angleterre et d'Allemagne, on s'aperçoit qu'ils sont loin d'être d'accord, surtout pour les pressions supérieures à 5o atmosphères. Il est donc à présumer qu'il n'existe pas encore de procédé de graduation à la fois précis et pratique ; c'est ce que nous allons montrer en résumant les différents procédés employés jusqu'à ce jour pour mesurer les pressions.

i° Le manomètre le plus employé est le manomètre à air libre se composant d'un tube de verre dans lequel on peut faire monter le mercure à diverses hauteurs. Les constructeurs de manomètres métalliques n'ont jamais employé des colonnes donnant des pressions supérieures à 5o atmo. sphères ; au delà de cette pression ils se contentent de porter sur le cadran des divisions égales, en se basant sur ce que

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4. Le manomètre à pistons différentiels de Galli-Cazalat, modifié par Desbordes, a été fréquemment employé.

Il a un grave inconvénient les diaphragmes en cuir ou en caoutchouc donnent lieu à une résistance et surn

tout à des frottements qui ôtent à l'appareil toute sa sensibilité.

11 est employé depuis longtemps dans tous nos ateliers pour la mesure des pressions des presses à caler les roues

nous avons fait tous nos efforts pour chercher à en tirer parti; nous avons dû y renoncer. 5° M. Cailletet, en 1877, a trouvé moyen de construire

un manomètre à air libre pouvant mesurer les hautes pressions. Cet appareil, très remarquable, est d'une grande précision, mais il exige l'emploi d'un puits de mine ; en outre les lectures sont longues et difficiles. M. Amagat a modifié légèrement l'appareil de M. Cailletet et en a fait une très belle installation au puits Verpilleux, à Saint-Étienne

les déplacements de l'aiguille sont à peu près proportionnels aux pressions. En outre, la plupart des constructeurs n'ont même pas de manomètre à air libre et s'en rapportent aux indications des manomètres de quelques-uns de leurs collègues; d'autres prennent simplement la moyenne des résultats donnés par les manomètres métalliques de diverses provenances. On comprend que ce procédé ne nous ait pas paru satisfaisant. 2° Le manomètre à air comprimé est connu depuis longtemps ; il est défectueux pour les hautes pressions, car il s'appuie sur la loi de Mariotte qui a été reconnue inexacte, pour les hautes pressions, par M. Regnault d'abord, et par

sphères, en changeant de place les deux manomètres chaque

M. Cailletet.

fois.

5° Le manomètre à plusieurs branches de M. -Richard n'est pas pratique pour les hautes pressions, à cause des

Les expériences que nous allons décrire ont fait abandonner ces différents systèmes; on trouvera plus loin la

.

On pourrait se servir de cet appareil pour graduer, une fois pour toutes, un manomètre métallique qui servirait d'étalon ;

mais les manomètres métalliques ont besoin

d'être vérifiés de temps en temps, même quand on ne s'en sert que rarement.

Dans ces derniers temps, M. Marié, ingénieur en chef, a imaginé un nouveau procédé, dans lequel on employait une colonne de mercure de 7m,600 correspondant à iø atmosphères; deux manomètres métalliques sont 6°

placés, l'un en hauts l'autre en bas de la colonne

la gra-

duation est faite, à partir de zéro et de no en 10 atmo-

nombreux raccords qu'il faut faire entre les tubes de verre.

() Voir les Annales de physique et de chimie, 50 série, t. XIX.