Annales des Mines (1881, série 7, volume 19) [Image 65]

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INTRODUCTION.

MESURE EXACTE DES HAUTES PRESSIONS, ETC.

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produit par le piston d'une presse hydraulique ; on mesurait la valeur de l'effort en faisant le produit de la pression de l'eau par la surface du piston ; la mesure de la pression ÉTUDE SUR

LA MESURE EXACTE DES HAUTES PRESSIONS ET SUR LE FROTTEMENT DES CUIRS EMBOUTIS DES PRESSES HYDRAULIQUES

APPLICATION A LA CONSTRUCTION DES MACHINES A ESSAYER LES MÉTAUX

Par M. G EORGSS MARIE, ancien élève de l'École polytechnique, ingénieur au chemin de fer de Lyon.

était donné par un manomètre métallique ordinaire l'effort produit par le piston pouvait varier de zéro à ioo tonnes.

Mais la mesure des efforts laissait à désirer : d'abord on ne possédait encore aucun appareil permettant de mesurer

exactement les grandes pressions ; de plus, la valeur du frottement des cuirs emboutis n'étant pas connue, on n'en tenait pas compte. Cette machine d'essai fut bientôt abandonnée : M. Marié en construisit une autre où la mesure des efforts est faite directement par un système de leviers pouvant mesurer des efforts de o à ioo tonnes. Cette machine est en même temps disposée de manière à faire les essais de métaux par traction directe, de zéro à n oo tonnes. Plusieurs machines ont été construites sur ce modèle pour les forges du Creusot, de Bessèges et de Terre-Noire ; elles

sont employées encore aujourd'hui pour les essais des INTRODUCTION.

La presse hydraulique fut inventée, comme on le sait, par Pascal ; depuis cette époque elle est universellement employée dans les machines qui doivent exercer de grands efforts; depuis une trentaine d'années les presses hydrauliques ont été souvent employées dans la construction des machines à essayer les métaux, où l'on se propose d'exercer des efforts considérables et d'en avoir en même temps une mesure exacte. Vers 1848, M. Marié, mon père, alors ingénieur du matériel fixe de la Compagnie de Lyon fit construire dans les ateliers de M. Cavé, pour la forge de Commentry, une machine à essayer les rails à la flexion ; cette machine était munie de deux couteaux fixes sur lesquels venaient s'appuyer les extrémités de la fraction de rail soumise à l'essai; le bout de rail essayé était soumis, en son milieu, à un effort

éprouvettes de métal à la traction. Ces machines ont toute la précision d'une bascule ordinaire, c'est-à-dire que Fer' reur sur la mesure est notablement inférieure à 1.000 de l'effort maximum. Depuis cette époque on a construit un

grand nombre de machines d'essai de ce genre, dites « machines d'essai à leviers » ; elles sont à présent employées, surtout en Angleterre et aux États-Unis, de prUérence à toutes les autres machines d'essai. La marine française, de son côté, interdit depuis longtemps l'emploi des machines ,d'essai où la mesure de l'effort s'obtient par la mesure de la pression de l'eau de la presse, à cause de l'incertitude de la mesure de l'effort. Bans ces dernières années, M. Thomasset et le colonel Maillard ont construit en France des machines d'essai basées sur un principe tout diffèrent; dans ces machines,