Annales des Mines (1881, série 7, volume 19) [Image 16]

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RÉGIME DE LA SOURCE DE CAMOINS-LES-BAINS

(COMMUNE DE MARSEILLE).

que, dans laquelle on exploite également du gypse, et

la source changer progressivement, puis redevenir plus ou moins identique à ce qu'elle se trouvait dans la période précédente, après la remise en état du canal.

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même du soufre (environs d'Apt). A plusieurs reprises, des effrondrements dans la cuvette du canal de Marseille, dans la partie directement en amont de la source, ont amené des perturbations considérables dans le régime de celle-ci; ces pertubations ont donné lieu à des actions judiciaires et ont frappé d'un discrédit marqué dans l'opinion publique les eaux des Camoins. On a été conduit à se demander si, en dehors des perturbations manifestes qui avaient bouleversé totalement, quoique momentanément, le régime apparent, les infiltrations insensibles que pouvait donner le voisinage en amont

de la cuvette n'altéraient pas la source d'une manière permanente. La question se compliquait de l'action que pouvaient avoir les arrosages d'été, les terrains avoisinants étant tous en prairies.

Si l'on avait connu l'analyse exacte des eaux avant l'établissement du canal, on aurait eu un point de repère précieux, mais l'on n'avait sur ce sujet rien de sérieux. On a pensé alors à instituer une série d'essais ayant pour objet de déterminer à des intervalles rapprochés (d'habitude une semaine) différents éléments contenus clans les eaux de la source en même temps que son débit, et cela

Les eaux des Camoins sont des eaux sulfureuses froides provenant, selon, toute vraisemblance, de la décomposition du gypse par des matières organiques dont les eaux super-

ficielles se chargent en circulant sur le sol, ou dans le sous-sol où elles pénètrent par les affleurements ou autrement. Elles contiennent donc de l'hydrogène sulfuré libre ou à l'état de sulfure et du sulfate de chaux en dissolution. Elles renferment aussi des carbonates de chaux et de magnésie et de faibles quantités de chlorure et de matières organiques.

Le trajet souterrain des eaux ne paraît pas être simplement un écoulement sur les couches gypseuses et suivant leur ligne de plus grande pente. L'impossibilité de faire coïncider dans un seul et même plan les affleurements de gypse qu'on rencontre aux alentours, l'existence d'une cassure visible dans une carrière abandonnée, et, plus que cela, le fait qu'un effondrement du canal a fait en 18703 au mois de juin, disparaître à tout jamais une source dite Source Michel analogue comme composition à celle des Camoins, et située en amont du canal et à i oo mètres en-

pendant une année entière. Les eaux étant retirées du canal deux fois par an et chaque fois pendant une période de quinze jours, et les fissures étant cimentées avec soin pendant chaque chômage, on pouvait admettre que, immédiatement après la remise

viron de distance de ce dernier, et en a fait naître une autre dans un point distant de 55o mètres de la source

en eau du canal et dans une période de temps plus ou

donner à cet égard plus de détails et nous accepterons la

moins prolongée après cette remise, les infiltrations étaient nulles. On rétablissait donc, dans une certaine mesure au

chose comme établie.

moins, la situation antérieure au canal. Si peu à peu, en s'ouvrant, les fissures de la cuvette donnaient passage à des eaux d'infiltration', on devait voir pendant les six mois` qui séparent deux chômages consécutifs la composition de

tarie, montrent que le gisement de la source est formé par une ou plusieurs crevasses qui règnent dans la formation gypseuse.

Il n'entre pas dans le plan de cette note de

Les essais ont porté sur les quantités d'hydrogène sulfuré, d'acide sulfurique à l'état de sulfate et de sels fixes .contenues dans un litre d'eau ; on a toujours pris la température ambiante, celle de l'eau minérale et le débit de la source.