Annales des Mines (1880, série 7, volume 18) [Image 180]

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avait seulement édicté l'obligation (1). Sans aller aussi loin,

l'administration française n'a pas craint de signaler les avantages de la lampe Mueseler dans l'instruction de 1872 relative aux mesures de sûreté. Dans les études qu'ils ont entreprises pour la Commission,

MM. Mallard et Le Châtelier sont arrivés à constituer une nouvelle lampe qui, bien qu'encore provisoire dans leur pensée, donne déjà de bons résultats. L'air arrive par le haut du cylindre de verre comme dans la lampe Mueseler, et en même temps par sa partie inférieure comme dans le système Upton-Roberts. La cheminée centrale a sa base un peu plus élevée au-dessus de la flamme que dans le type Mueseler. Le sommet de cette cheminée est très aplati, de manière à opposer un obstacle à la sortie de la flamme. Dans ces conditions, l'extinction est rendue plus difficile. On peut agiter la lampe et l'incliner impunément. Elle a été soumise à des courants d'air de 4 mètres par seconde sans laisser sortir la flamme. Elle semble, par suite, présenter un degré supérieur de sécurité.

Fermeture. - L'un des points qui, avec raison, préoccupent le plus les constructeurs, est le mode de fermeture. Il doit être, d'une part, très commode pour les lampistes, et de l'autre, impraticable pour les piqueurs auxquels on remet leurs lampes pleines, allumées et fermées. Mais l'obstination fatale et trop habile de ces derniers parvient presque toujours, au bout de peu de temps, à déjouer tous les efforts faits pour leur préservation. On ne saurait trop, sous ce rapport, se pénétrer de la nécessité d'entretenir les ouvriers dans une crainte salutaire des dangers du grisou, au lieu de les laisser s'endormir dans une inertie funeste. Ce principe est considéré comme fondamental par la compagnie de Bessèges. (1) Bulletin de la Société de l'industrie minérale, s' série, t. VII, page 877.

LES EXPLOSIONS DU GR1S0U.

ÉTUDE DES MOYENS PROPRES A PRÉVENIR

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M. Villiers, directeur des houillères de Saint-Étienne, a employé pour ses fermetures des pistons de fer doux à ressort noyés dans le corps de la lampe et empêchant son dévissage, à moins qu'on les extraie, non avec les doigts ni aucun instrument, ce qui paraît impossible, mais à l'aide de forts

électro-aimants mis en jeu par le lampiste à l'aide d'une pédale et d'une machine de Gramme. M. Aillot a imaginé une vis de 1.2 oo tours destinée à lasser la patience de l'ouvrier, tandis qu'une répétition d'engrenages en vient rapidement à bout à la lampisterie. La lampe Dinan est soudée à chaque fois. Une heure suffit pour en fermer près d'une centaine. Les lampistes les rouvrent rapidement avec un fer rouge ( t). M. Armatole propose un cadenas à lettres (2). Certains systèmes, par exemple la lampe protector de M. Teale (5), sont combinés de telle sorte que la seule

ouverture de la lampe suffit pour l'éteindre. On cherche encore une garantie dans une forte amende et dans la sanction pénale (4).

Lampisterie. - Les lampistes ont le devoir d'a93. vertir des tentatives d'ouverture qui ont laissé des traces. Leur attention doit en outre s'exercer minutieusement sur les tamis pour constater qu'il n'y a pas de fils coupés ni de déchirures propres à laisser passer la flamme. Une seule maille brisée doit faire rebuter le tamis. On pourrait même avoir un surveillant spécial de l'état des treillis de sûreté. On les nettoie périodiquement avec des lessives alcalines, des essoreuses et des brosses mécaniques pour raviver les surfaces métalliques des fils et par suite leur conductibilité Revue universelle, de CUYPER, i" volume de 1877, page 127. Compte rendu mensuel, etc., juillet 1876, page là. (5) Proceedings of the South Wales Instilute of Engiveers, t. X, Page 239.

(4) Arrêt du 29 janvier 1872, prononçant une peine pour une simple tentative d'ouverture de lampe, par application des articles 51 du décret du 3 janvier 1815 et 96 de la loi du 21 avril 1810.