Annales des Mines (1880, série 7, volume 18) [Image 178]

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ÉTUDE DES MOYENS PROPRES A PRÉVENIR

LES EXPLOSIONS DU GRISOU.

du reste, sur la valeur de laquelle les opinions sont divisées, ce qui s'explique tout naturellement par le degré va.. riable de pluie qu'ont pu rencontrer les ingénieurs qui les formulent. Roberts, ancien ouvrier mineur, qui avait déjà introduit bien avant M. du Mesnil les enveloppes de verre, maintenait un treillis à l'intérieur pour le cas d'une rupture, ne demandant au verre qu'une sécurité de plus contre la sortie de la flamme, mais renonçant par là au bénéfice de la clarté. On a employé de même clans la lampe Morison deux enveloppes de verre concentriques. M. Thenard propose également d'ajouter un cylindre de mica à un certain nombre de lampes destinées à des points particulièrement aquifères. M. Thenard recommande de même le verre de Bohême, et M. Le Châtelier ceux qui renferment le moins possible d'alcalis. Notons enfin qu'il est désirable que l'on obtienne l'étanchéité du joint autrement qu'en limant le bord du verre, ce qui le rend aigre et cassant. On avait fondé un instant quelques espérances sur l'emploi du verre trempé de M. Labastie. M. Guenyvet annonce, en effet (1), que la résistance au choc devient cinquante fois plus considérable par la trempe. Le résultat serait même,

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que s'ils se fendent assez facilement à chaud par le contact de l'eau froide, les morceaux restent jointifs, et par suite les fêlures trop capillaires pour permettre le passage de la flamme. Il est bien entendu cependant que tout verre fêlé doit être immédiatement remplacé à la lampisterie. D'ailleurs, tous les morceaux se détachent les uns des autres au moment où on démonte la lampe pour la recharger d'huile. oo. Cheminée. Outre le tamis et l'enveloppe de verre, je dois citer un troisième organe essentiel introduit par M. Mueseler. C'est une cheminée intérieure en métal dont le but est de forcer l'air entré à travers les mailles du tamis qui règne au-dessus de l'enveloppe de verre à descendre jusque sur la flamme, afin d'alimenter la combustion, pour remonter ensuite dans la cheminée en raison du tirage qui s'y établit. Un diaphragme en toile métallique se trouve,

poussière (2).

en outre, pour plus de sûreté, placé sur son passage à la base du treillis autour de la cheminée. Le joint qui unit ce diaphragme à la cheminée doit être particulièrement soigné. Le système devient ainsi beaucoup moins sensible aux courants d'air qui tendent dans la lampe ordinaire de Davy à faire sortir la flamme par un déplacement brusque. De plus, l'appareil avertit lui-même de la présence du grisou en s'éteignant et supprimant ainsi le danger quand il vient à naître. Cela tient à ce que, dans ce cas, la flamme commençant par s'épanouir, la cheminée ne peut plus débiter tous les gaz brûlés qui dès lors encombrent les abords

Il ne faut pas, du reste, s'exagérer l'importance des effets de la rupture des verres ordinaires. Des essais di-

de la mèche, empêchent l'arrivée de l'oxygène et arrêtent la combustion. Cependant M. Arnoult a observé que cette sta-

rects faits devant la Commission par M. Mallard, ont montré

gnation des gaz peut être compensée par une certaine vitesse du courant qui empêche la lampe Mueseler de s'éteindre (1).

dit-on, encore plus remarquable en ce qui concerne les variations brusques de température. Malheureusement de nom-

breuses observations sont venues montrer que ce verre participe, dans une certaine mesure, à la propriété des larmes bataviques, et qu'on le voit tout à coup tomber en

(a) Compte rendu mensuel, etc., octobre 1876, page 9;

et no.

Notice de M. GOURÉE, dans le Bulletin vembre 1876, page 13. L'association des anciens élèves de l'École centrale. Les Mondes, t. (2) Professeur RICARD, dans la Bohemia. page 47; et tome XLVII, page 178.

On ne

peut donc se lier entièrement à ce symptôme.

tic

(1) AENOULT :

Page 27.

Annales des travaux publics de Belgique, t. XXVI,