Annales des Mines (1880, série 7, volume 18) [Image 147]

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LES EXPLO".: .?:Nb i)0 GRiSOU.

ÉTUDE DES MOYENS PROPRES A PRÉVENIR

critique l'état de choses se ressente des influences étrangères au ventilateur, suivant, par exemple, que l'aérage naturel qui tendrait à se produire àpriori agit, pour la saison dans laquelle on se trouve, en même sens ou en antagonisme avec le courant préétabli; ou encore, d'après un régime artificiel de température né de l'aérage lui-même dans les parois, et pouvant par réciprocité agir à son tour sur les masses gazeuses jusqu'à ce qu'il soit revenu à son état thermique naturel. M. Soulary, dans cet ordre d'idées, cite un cas remarquable de l'influence de l'échauffement que finit par prendre le puits de sortie, tandis que le puits d'entrée reste froid. On a lutté pendant douze heures, à Sainte-Foy-l'Argentière , avant de réussir à renverser le courant, en refroidissant l'ancien puits de sortie avec des injections d'eau, et réchauffant le puits d'entrée avec un foyer. Il est clair, en effet, que la différence de température ainsi créée entre les deux puits par un long exercice constitue en quelque sorte un diminutif' de foyer d'aérage. Au contraire, M. Chansselle a eu plusieurs fois occasion de dé-

terminer, avec un ventilateur Guibal et un système de portes, le renversement immédiat du courant sans aucune phase de lutte appréciable contre de prétendues influences persistantes. Mais en revanche au puits Monterrad, en laissant le courant continuer sans le ventilateur, avec 4 métres seulement de différence de niveau entre les orifices, la pression, tombée de 45 à 15 millimètres d'eau, s'est maintenue

à ce chiffre, sans variation appréciable, pendant vingtquatre heures. Ce point présente du reste une très grande importance,

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visager ici les avantages comparatifs des ventilateurs aspirants ou soufflants au point de vue des secours qu'ils peuvent offrir contre le grisou. Au point de vue théorique, le refoulement de l'air exige moins de travail que l'aspiration. Mais la différence est minime et, fût-elle plus importante, nous avons dit que la question de sécurité prime ici celle d'économie.

Les appareils soufflants ont aussi l'avantage de tenir en respect les soufflards et les fumées des incendies, tandis que l'aspiration aide ces produits délétères à envahir les travaux (1). C'est ainsi que dans la ventilation des édifices on doit éviter d'appeler par l'aspiration l'air de toutes les parties malsaines adjacentes. Cependant les conditions ne sont pas ici tout à fait les mêmes. D'abord la dépression est très faible en comparaison de la tension des soufflards et

surtout du grisou dans le massif. De plus, il est facile de retourner l'argument en sens inverse. En effet, tant que l'appareil fonctionne, on est armé contre le grisou. Au contraire, si une avarie arrête le ventilateur aspirant, la pression, en se rétablissant, augmente et tend à contrebattre les soufflards. S'il s'agit inversement d'un appareil foulant, elle diminue et surexcite la sortie du gaz. C'est donc au moment même oà l'on se trouve désarmé que la situation de la mine tendrait à s'aggraver. Lorsque le baromètre baisse, nous avons vu que, suivant une opinion très accréditée, on ne manque pas d'activer l'aérage, en vue de la tendance du mauvais air à sortir des vieux travaux. S'il s'agit d'un ventilateur soufflant, ce sera en augmentant la pression et réparant par là en partie

car, en cas d'arrêt, il est très essentiel d'avoir du temps devant soi pour faire sortir les hommes et les mettre en sùleté par tous les moyens possibles, ce qui est le premier hvoir des maîtres-mineurs, toutes affaires cessantes. e,.

56 Aspi,ation et refoulement.

Il est nécessaire d'en-

(I) AD. BOISSE : Recherches sur les explosions dans les mines de

houille et sur les moyens de les prévenir. Travail couronné par PAeadémie royale de Bruxelles, et publié par les soins du gouvernement belge et dans un recueil de mémoires et rapports sur les

moyens de soustraire les mines de houille aux chances d'explosion, 18/to, chez L'ayez.