Annales des Mines (1880, série 7, volume 18) [Image 138]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

2 74

ÉTUDE DES MOYENS PROPRES A PRÉVENIR

est impossible d'extraire le gaz. Le soutènement en fer diminue beaucoup cet inconvénient, même avec les cadres mixtes composés de montants en bois et de chapeaux mé-

talliques, car c'est toujours au toit de la galerie que se trouve la partie la plus critique. La maçonnerie lisse résout la question d'une manière complète. A Beaubrun, M. Baretta n'hésite pas, pour peu qu'une galerie ait trois années

de durée probable, à la rnurailler de suite sur lm,8o de largeur et ir°,90 de hauteur.

LES EXPLOSIONS DU GRISOU,

2 75

permettant ainsi aux ingénieurs de se rendre un compte facile et complet de toutes les circonstances de la ventilation. M. Mallard recommande, d'après l'exemple de M. l'ingénieur en chef des mines Jutier, de les établir sur le modèle des cartographes employés pour représenter le trafic des chemins de fer par des traits d'une largeur proportionnée au volume qui passe dans chaque travée. On arrive facilement de cette manière à saisir d'un seul coup d'oeil tout l'ensemble.

44. M. Murgue a mis en avant sous le nom d'aérage diagonal un principe qui a sa valeur. Il consiste à placer autant que possible le puits d'entrée et celui de sortie aux deux points les plus éloignés du réseau de travaux, en vue d'avoir un circuit à la fois plus court et moins compliqué, par suite plus exempt de pertes dans les remblais et de rétrécissements et résistances aux portes, qu'avec un tracé qu'il faudrait ramener presque au point de départ. Bien

46. On doit insister également sur l'utilité de la création dans chaque mine d'un personnel particulier de surveillants d'aérage ou chercheurs de grisou. Cette institution est déjà obligatoire en Belgique (1). Ces hommes, choisis avec soin parmi ceux qui ont le plus d'expérience, de conscience et de sang-froid, sont soustraits par la spécialité de leur service aux autres préoccupations qui pèsent

entendu, il convient de réserver le cas du début d'une

attention. Constamment en circulation, ils inspectent les chantiers et signalent ceux qu'il est urgent d'évacuer pour un danger actuel, aussi bien que les mesures protectrices à prendre sur d'autres points contre des invasions plus lentes.

exploitation qui n'a pas encore atteint le développement auquel elle est appelée pour l'avenir, au moment où l'on perce les puits. De même on doit avoir égard aux avantages que présente à d'autres égards l'emploi des puits jumeaux,

qui tend de plus en plus à se répandre dans beaucoup de mines telles que celles de Liévin, Montrambert , Bonchamp, etc. Rien n'est plus simple que ces divers principes

qui doivent être considérés comme le vade-mecum de l'exploitant ; la question de sécurité devant évidemment primer celle de la dépense pour leur mise en oeuvre. Il faut encore signaler à cet égard les avantages que l'on retirera de la tenue de plans spéciaux d'aérage représentant tout le développement du courant avec ses bifurcations,

les volumes qui passent dans chaque branche, etc., et

sur le maître mineur et sont de nature à détourner son

41e. Orifice équivalent. -Un dernier élément essentiel de l'aérage est la dépression : elle reste toujours très faible, et c'est un principe classique que les mines ont besoin, non d'une petite quantité d'air à une grande pres-

sion, mais,

au contraire, d'une grande quantité d'air à une

faible dépression. Celle-ci sera parfois de un, deux, trois

centimètres d'eau, rarement plus de dix, quoique les moyens mécaniques permettent à la grande rigueur de doubler ce chiffre, si cela devient nécessaire. M. Guibal, pour des motifs théoriques, résume les con(i) Arrêté royal du i" mars 185o.