Annales des Mines (1880, série 7, volume 18) [Image 83]

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MISSION TRANSSAHARIENNE.

continentale, et celles qui sont à la surface du sol doivent être attribuées au fait de l'homme. Quand au Cardium edule, que l'on trouve en abondance dans cette région, associé à des coquilles d'eau douce, il prouve simplement, ainsi que l'a démontré M. Tournouêr, l'existence de lagunes saumâtres. Les eaux de l'ancien lac auraient été douces d'abord, saumâtres ensuite, puis surchargées de sel et impropres à la vie animale. Je signalerai au pied du mamelon de Tarnerna Djedida une marne d'eau

GÉOLOGIE ET HYDROLOGIE.

Quant au bas-fonds de l'Oued Rhir, c'est une zone privi-

légiée du Sahara au point de vue des eaux, ainsi que le prouvent ses nombreux puits artésiens français et indigènes. Leur débit total atteint le chiffre de 178.000 litres par minute.

Je citerai quelques-uns des plus beaux puits français

douce avec Lymnées, Hydrobies, Mélanies, etc.

DÉSIGNATION

PROFONDEUR totale

des sondages.

des sondages.

Ottrir.

II. -HYDROLOGIE. Nulle part l'étude des eaux n'est aussi vitale que dans le Sahara. Le désert résulte d'un état climatérique particulier et de l'absence presque complète de pluies. C'est des eaux souterraines que dépendent entièrement les faibles ressources de cette région et l'avenir de certaines zones relativement plus favorisées. §

La crête saillante suivie par le tracé de Laghouat à El. Goleah est déshéritée sous le rapport des eaux. Je ne crois pas à la possibilité d'obtenir sur cette ligne des eaux artésiennes par des sondages de profondeur modérée. Les puits indigènes qu'on rencontre sont alimentes par des nappes d'infiltration d'un faible débit. La nature des eaux de cette région est de qualité médiocre, mais équivalente à la moyenne de celles qu'il est permis d'espérer dans le Sahara. Je signalerai l'eau d'El Goleah qui, d'après l'analyse faite par le bureau d'essai de l'École des Mines, ne contient que o,2 377 de sels par litre; elle doit être considérée comme tout à fait exceptionnelle au désert.

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Ourlana, Tala cm Mouidi Mazer, n° 3 Tiguedidine, n° 2 Djama, n°1

Sidi Amram, n° 1

Tamerna Djedida, n°1 Sidi Sliman, n°1 Schmourra

mètres. 79,29 77,30 80,35 72,20 63,20 77,60 60,00 74,96 77,00

DÉBIT TOTAL

des

nappes artésiennes captées.

litres par minute. 4.000 5.000 5.000 3.180 4.600 4.000 4.000 4.000 4.000

L'étude du régime des eaux artésiennes de cette région m'a amené à admettre l'existence, d'une part, de nappes aquifères, aux allures variables, sur toute l'étendue du bassin quaternaire, d'autre part, de lignes d'eau principales et continues suivant certaines directions, dont une en par-

ticulier le long de l'Oued Rhir, et sans doute une autre transversale qui passerait par Ourlana.

La ligne d'eau de l'Oued Rhir peut être considérée comme reconnue depuis l'oasis d'Ourir, au sud-ouest du chott Melrhir, jusqu'au récent sondage de Schmourra, près de Tougourt, soit sur 120 kilomètres. Elle offre tout son développement à Ourlana, au croisement de la ligne transversale supposée. Sur toute cette longueur, des recherches suf-

fisamment profondes me semblent appelées à fournir des eaux jaillissantes. Elles devraient être faites non aux oasis actuelles, dont certaines sont mal situées, et où des puits trop multipliés peuvent se nuire, mais en des points convenablement choisis, où se créeraient de nouveaux centres.