Annales des Mines (1880, série 7, volume 17) [Image 285]

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BULLETIN. 568 les plus complets pour tout ce qui concerne, les chaudières &machines. Ils ont là, à leur disposition, un bureau de' e,onsultation

très compétent et très bien renseigné. Ils peuvent y recourir toutes les fois qu'ils en ont besoin, soumettre à l'avance aux ing,éIllelll:§t01,1,s leurs plans et projets et même les faire faire entièrelient par eux .

A une époque où l'on ne peut se flatter de bien connaître une

matière qu'en s'y consacrant d'une façon exclusive et speciale,eon

conçoit le grand avantage que les Industriels peuvent retirer de pareilles facilités West tellement apprécié, du reste, que, dans une seule de Dos associations françaises, il a été fait, pour les in dustriels, les plans d'installation de 25.000 mètres carrés de surface sic chauffe.

Par leurs bulletins, gratuitement distribués à leurs membres,

où les associations publient, une fois par an au moins, le compte rendu de :leurs travaux et les principales observations faites par elles, elles tiennent les associés au courant de toutes les questions importantes relatives aux chaudières et machines, et elles font profiter chacun de l'expérience de tous. La publication des comptes rendus des congrès annuels complète parfaitement celle des bulletins. ,Les associations ne se bornent pas à faire les projets de chaudières et de machines; elles passent les marchés pour leurs associés, suivant des modèles arrêtés par elles, surveillent l'exécution, notamment le choix des matériaux employés dans les chaudières, et procèdent à leur réception avec toute l'autorité et l'importance que leur assure une compétence incontestée. En dehors de ces travaux d'intérêt plus particulièrement indivi. duel, les associations qui, par suite d'un nombre d'adhérents suffi. saut, se trouvent .enepossession d'excédants de recettes, les ont

consacrés en partie à des études d'un caractère plus

général.

Telles sont celles qui ont été faites à Mulhouse sur l'étude des valeurs intrinsèques des houilles, les essais au frein de diverses ma-

chines de l'industrie alsacienne, les comparaisons entre divers types de chaudières et de machines, l'étude des calorifuges, etc., et 'celles faites à Lille sur l'enveloppe des cylindres de machines, etc. En présence des services rendus en France par les associations, même sous l'empire d'une réglementation qui ne leur était rien moins que favorable, en présence du développement relativement rapide de certaines d'entre elles, comme celles de Mulhouse et de Lille, on pouvait être étonné au premier abord que les autres ne

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569 se fussent pas développées davantage et qu'il ne s'en formât pas de nouvelles dans certaines régions industrielles, où leur place était toute indiquée. En rapprochant les 3.349 chaudières faisant partie tions en France du chiffre de 48.000 chaudières fixes d'associaqui existe dans notre pays, an trouve une proportion de 8 p. ioe seulement, inférieure de beaucoup à celle de tous les autres pays du continente ,Bien des raisons peuvent, Ii est vrai, expliquer cette situation. L'ignorance où étaient la plupart des industriels de l'existence, du rôle et des services rendus par les associations, y est certainement pour beaucoup. D'autre part, il est permis de dire que, sous l'empire de la réglementation de 1865, et avec la manière dont elle était interprétée et appliquée, on en arrivait à se préoccuper de moins en moins d'une surveillance sérieuse des chaudières, alors que la nécessité en était, au contraire, plus établie de jour en jour. Avec le nouveau règlement du 50 avril dernier, ii n'est pas douteux que cette situation ne vienne à changer. Les associations déjà existantes vont se développer, et de nouvelles se fonderont dans les régions de la France où celles-là ne peuvent pas ou ne vou-

dront pas s'étendre. Sans en arriver à l'émiettement de l'Allemagne, qui est de nature à ne pas permettre la constitution d'associations riches et prospères, et par suite susceptibles de se livrer à des études générales et d'avoir un excellent personnel, il peut être avantageux à divers égards de concentrer chaque association dans une région industrielle naturelle. En empruntant au domaine juridique une de ses expressions, on pourrait dire que ces associations sont en partie des associations de personnes : il faut donc qu'il y ait entre elles un certain lien commun en dehors de l'association. Cela est si vrai que nous avons vu toutes les associations qui, en France, se sont développées le plus rapidement, fondées sous les auspices de sociétés scientifiques locales ayant de profondes racines dans un pays de grande industrie. Les renseignements statistiques que nous avons donnés sur les diverses associations montrent que beaucoup ont commencé dans les proportions les plus modestes. Mais tant qu'une association n'est pas arrivée à avoir 300 chaudières environ, son existence reste toujours quelque peu précaire, et elle aura beaucoup de peine à faire balancer ses recettes et ses dépenses Il faut à une association, dès le début, outre l'ingénieur qui la dirige et qui doit en être l'âme, un inspecteur au moins, et il y aura lieu de