Annales des Mines (1880, série 7, volume 17) [Image 276]

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ment à notre règlement du 25 janvier 1865, laissé en vigueur dans

ces provinces. En outre, un arrêté du gouverneur général d'Alsace-Lorraine, du 2, juin 1872, autorise l'association à délivrer des certificats d'épreuve ayant même valeur que les certificats émanant de l'administration. Toutes les autres associations de l'empire d'Allemagne ont été constituées sur le même type que celles de Mulhouse et de Manchester. Toutefois, bien que leur objet soit également de procurer à leurs membres sécurité et économie dans l'emploi de la vapeur, ce ne sont guère, en fait, que des associations de pure surveillance et elles se bornent à peu près exclusivement à procéder aux visites intérieures et extérieures et aux épreuves à la presse. Mais _ce qui donne à ces associations allemandes un caractère tout spécial, c'est le rôle administratif qu'elles tiennent des lois et règlements sur la matière, dont il nous faut, par suite, rappeler ici certaines prescriptions. Dans chacun des États confédérés de l'Allemagne, les propriétaires de chaudières à vapeur sont tenus, par les lois et règle ments propres audit État, à. faire procéder périodiquement à une revision de leurs chaudières, qui consiste à les soumettre, dans une période donnée, à une visite intérieure et extérieure; en outre, dans la plupart des États, cette revision périodique doit être ter-. minée par un renouvellement de l'essai à la presse. En Prusse; là revision doit avoir lieu tous les six ans : dans le duché de Bade, tous les deux ans. Ces revisions et épreuves sont faites, aux frais des propriétaires, par des agents officiels, qui varient suivant les États : dans plusieurs, ces agents cumulent ces fonctions avec d'autres ; là, au contraire, on trouve des agents exclusivement chargés d'un pareil travail. Toutes les lois et règlements qui ont organisé ce système de surveillance prévoient explicitement, d'autre part, que les thati dières faisant partie d'associations de surveillance, agréées, par l'administration, cessent d'être soumises à la revision des agents officiels spéciaux. Généralement, les associations sont simplement

tenues de tenir l'administration au courant du mouvement d'entrée et de sortie de leurs membres, et de lui rendre compte ati, nuelleinent des résultats des visites ou plus généralement des réL sultats de la surveillance ; les ingénieurs des associations doivent en particulier signaler immédiatement à l'administration tous faits dangereux qu'ils auraient été impuissants à faire disparaître par leurs seules recommandations; enfin les associations doivent dresser pour l'administration, d'après les cadres officiels, les statis-

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tiques annuelles de leurs chaudières. Les statuts et règlements

des associations doivent d'ailleurs être au préalable soumis à l'administration et agréés par elle. En somme, il y a là une véritable surveillance à deux degrés : les chaudières des associations ne sont plus sous la surveillance immédiate des agents de l'administration ; celle.ei se borne à surveiller la manière dont l'association s'acquitte de ses fonctions. On s'explique aisément, dans ces conditions, le développement rapide pris par les associations en Allemagne, et nous ne pensons pas qu'il ait pu être favorisé par une fausse interprétation qui paraît avoir été donnée à l'origine aux règlements officiels, en Prusse, tout au moine; dans les circonstances suivantes. Les associations allemandes, d'accord en cela avec toutes les associations du continent, n'admettent en principe l'épreuve à la presse « que comme un complément des visites extérieures et intérieures qu'il faut mettre au premier rang pour une vérification' sérieuse de l'état des chaudières », ainsi que l'a décidé à l'unani-

mité, en 1875, le congrès des associations allemandes tenu à

Dresde, lequel ajoutait « qu'on devait donc laisser à l'appréciation du visiteur le soin de décider au bout de combien de temps et à quelle pression ir y avait lieu de renouveler une épreuve ».

S'appuyant sur cette doctrine, certaines associations prétendaient en faire l'application à leurs membres, et par suite ne procéder aux épreuves que si elles le jugeaient nécessaire. La doctrine pouvait être juste au point de vue technique; la pratique eût été contraire à la lettre des règlements. Aussi, une circulaire du ministre du commerce de Prusse, du 9 mai 1876, a-t-elle rappelé que « toute chaudière, même soumise à des visites intérieures

répétées, doit subir au moins tous les six ans l'épreuve à la presse n. Seulement, pour rester, d'autre part, dans l'esprit des règlements qui enlèvent à l'intervention des réviseurs officiels les chabdières des associations, l'administration a donné pouvoir aux ingénieurs des associations de procéder eux-mêmes à ces épreuves. Ainsi, pour toute chaudière faisant partie d'une association, les

autorités chargées de la surveillance des chaudières n'avaient plus compétence que pour procéder à la première épreuve de

l'appareil neuf, laquelle doit, comme en France, précéder son établissement. Le pouvoir de faire ces épreuves a même été demie à certains ingénieurs de quelques associations dans des conditions identiques à celles que nous avons indiquées pour l'association alsacienne:.

.Le gouvernement, bavarois est allé encore plus loin pour' le TOME XVII , 1880.

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