Annales des Mines (1880, série 7, volume 17) [Image 163]

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de degré centigrade, résultat absolument insignifiant. Il porte d'ailleurs de remarquer qu'en transformant en chaleur la totalité du travail de la pesanteur nous avons encore exagéré l'élévation de température, car une partie de ce travail est employée aux déformations. On voit par là que, si l'on suppose le tassement rigoureusement uniforme dans sa répartition, son influence doit être considérée comme nulle pour l'échauffement. Mais il n'en sera plus de même si l'on admet des porte-à-faux, des renvois de pression, des arc-boutements ; en un mot un mécanisme quelconque de concentration des forces et par suite du travail de frottement, ou enfin de la chaleur, sur des points spéciaux. Alors la masse ne disparaît plus comme dans le cas précédent, car le travail reste proportionnel mi poids en mouvement, tandis que la chaleur ne se répartit plus, pour une grande partie du moins, que sur une masse beaucoup plus restreinte. On peut, d'après cela, atteindre par la pensée tous les degrés d'échauffement, et bien certainement on en rencontrera parfois plus qu'il n'est nécessaire pour déterminer l'inflammation des charbons qui y seraient par leur nature prédisposés. Il en sera surtout ainsi lorsque des substances spéciales , telles que les pyrites,

viendront, suivant une remarque de M. Thenard, à subir une friction intense. M. Clermont, ingénieur de la Combelle, a fait observer de même que des masses d'air confinées dans un milieu étanche, venant à être comprimées par un

tassement brusque, pourraient s'échauffer comme dans le briquet à air et provoquer l'inflammation du combustible. Il devient d'ailleurs impossible, quand on se place à ce nouveau point de vue, de rien dire qui présente à la fois un caractère de généralité et de précision. On ne peut toutefois se dispenser de rappeler à cet égard les reniar. quables aperçus consignés par M. Daubrée dans ses études synthétiques de géologie expérimentale, aux chapitres qui concernent les phénomènes de métamorphisme dus à la

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transformation d'effets mécaniques en chaleur. Si en effet des portions importantes de l'écorce terrestre, en prenant des mouvements généraux sous l'influence de forces quelconques, ont produit des refoulements sur des points spé-

ciaux, et par suite l'accumulation dans ces régions d'un travail développé sur un espace plus étendu, nous trouvons dans ce phénomène l'image très amplifiée de ce que nous venons de concevoir sur une échelle restreinte pour une mine de houille.

La conclusion pratique à déduire de ce court exposé paraît donc devoir être de développer le plus possible, dans les méthodes d'exploitation, la tendance à l'uniformisation et à la régularité des affaissements, en évitant autant qu'on le pourra les coups de charge inopinés dont MM. Burat et

Mallard ont rappelé l'influence, bien constatée dans la pratique, en ce qui concerne l'inflammation des gîtes de combustible.