Annales des Mines (1880, série 7, volume 17) [Image 74]

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REVUE DE GÉOLOGIE.

posé ces matières dans les vides laissés par le premier remplissage. Ces dépôts sont à l'état concrétionné ; ils sont componés alternativement de blende et de galène, rarement les deux minerais ensemble. La galène contient toujours un peu de cuivre, d'antimoine, de soufre et d'argent. L'influence de la roche encaissante a été uniquement

de laisser plus ou moins de place aux matières transportées par les eaux. Les sources n'ont pas déposé assez de matières métalliques pour remplir tous les vides restés dans la fente. D'autres sources ont amené des matières calcaires et siliceuses qui ont achevé de cimenter l'alliance des minerais avec les débris de roches détachés des parois. On trouve aussi assez fréquemment de la pyrite compacte, ou cloisonnée, ou en stalactites, ou bien encore tapissant des géodes garnies de blende, de galène et de chaux carbonatée. Dans les calcaires, le premier remplissage n'est plus forme de schiste et de psammite, mais de calcaire détaché des parois, tandis que le remplissage provenant des sources est compose de beaucoup de chaux carbonatée, puis de blende et de galène. Les minerais ont un aspect identique à celui qu'ils présentent dans le terrain houiller. Dans les parties supérieures du calcaire, on rencontre, sans ordre saisissable, des carbonates de fer, de zinc, de plomb, et de la pyromorphite. Généralement, ces composés englobent des noyaux de sulfures. Pendant le remplissage dont nous venons de parler, et. après, la fente, devenue filon, s'est réouverte à plusieurs reprises. Ces réouvertures ont imprimé aux masses de nouveaux remaniements de matières, remaniements qui n'ont produit que des effets physiques ou mécaniques, sans aucun changement dans le remplissage.

Outre le filon dont nous venons de parler, il Gîte de contact. y a encore au Bleyberg un gîte au contact du terrain houiller et du calcaire. Il existait en ce point une vallée où s'est formé une sorte de lac qui fut longtemps alimenté par des sources particulièrement chargées de matières plombeuses. Il en résulta un puissant amas de galène, formé d'une seule pièce, sans interposition de roches de remplissage, et qui, solidement assis sur une large base de terrain houiller, ne fut pas soumis aux remaniements qui, dans le filon, furent la conséquence des réouvertures de la fente.

ROCHES MÉTALLIFÈRES.

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Cuivre. VEYCHAUDA. Près du sommet de l'Eychauda, l'une des cimes qui séparent la vallée de la Guisanne de celle de Vallouise, dans l'arrondissement de Briançon (Hautes-Alpes), il existe un gîte de cuivre que sa faible richesse, son accès difficile et son altitude de 2.500 mètres rendent inexploitable, mais dont le gisement offre de

l'intérêt. D'après M. l'ingénieur Ku s s, qui a visité ce gîte, si l'on remonte la ravine des Combes, on rencontre successivement le terrain

houiller, des quartzites accompagnés de lentilles de gypse et de cargneules, puis, au mamelon même de l'Eychauda, des schistes liasiques, argilo-calcaires, qui sont recouverts par des schistes micacés appartenant sans doute au lias. C'est dans ces derniers schistes qu'on trouve une couche ferrugineuse et cuprifère dont la puissance varie entre 5 et no centimètres aux affleurements. Elle est formée de fer carbonaté spathique, qui est complètement changé en limonite et contient çà et là des mouches de pyrite de cuivre. Des échantillons, pris parmi des minerais triés, ont été analysés au bureau d'essais de l'École des mines; ils ont accusé une teneur de 7 à Io p. 100 de cuivre et de 2,60 à 2,80 de plomb. Du reste, ils ne contiennent pas d'or, dont la présence avait été annoncée. La richesse moyenne du minerai, en cuivre, ne s'élève pas à plus de 5 p. 100. ROCCA-SILLANA.

M. Lotti (i) a décrit le gisement de serpen-

tine cuprifère de Bocca-Sillana, prés de Pise. La roche est formée

d'une serpentine compacte, d'un vert sombre, avec lamelles de diallage scintillant comme de l'or. La serpentine est traversée par des veines de stéatite dont les fibres forment un angle de 115° avec les parois; on y trouve aussi des filons ou des amas d'une serpen-

tine vert clair, également à diallage, qui rivalise avec celle de l'Impruneta, et qui est aussi accompagnée d'euphotide. Les minerais de cuivre forment des rognons avec enveloppes de talc argileux, résultant, suivant l'auteur, d'une décomposition de la serpentine. Autour d'eux dominent le quartz et l'asbeste avec veinules d'érubescite, de chalcopyrite et des enduits superficiels de carbonates de cuivre.

Deux gisements tout à fait analogues, également accompagnés de minerai de cuivre, sont connus à Roua Tederighi et à Monte(1)

Neues Jahrbuch, 1877, 322.