Annales des Mines (1879, série 7, volume 16) [Image 315]

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BULLETIN.

ROTE SUR L'ASSOCIATION DES PROPRIÉTAIRES D'APPAREILS AyIPEOR

DU NORD DE LA FRANCE.

Un décret du Président de la République, en date du 11 décembre 1879, a reconnu comme établissement d'utilité publique « l'Asso-

ciation des propriétaires d'appareils à vapeur du nord de la insérés, en même temps France. » Les statuts de l'association, que le décret, dans la partie administrative, page 562, en font connaître le but et les moyens d'action.

Il a paru intéressant de donner, en outre, quelques détails sur le fonctionnement de cette association, qui rend d'importants services à l'industrie et apporte un concours efficace à la surveillance exercée par l'Administration. Fondée en 1873, à Lille, l'association des propriétaires d'appareils à vapeur du nord de la France a, dès la première année, réuni sous sa surveillance 526 chaudières; elle en surveillait, en 1878, i.io8, reparties entre 528 établissements appartenant à 280 propriétaires. Le personnel actif de l'association comprend un ingénieur en chef, trois ingénieurs, quatre inspecteurs, trois dessinateurs et un comptable. Les ingénieurs sont recrutés parmi les anciens élèves de l'École polytechnique et de l'Institut industriel du nord de la France. Les inspecteurs sont choisis parmi les mécaniciens de i" classe des chemins de fer et les meilleurs élèves de l'École d'arts et métiers de Chinons. L'association a divisé son service en service ordinaire et service extraordinaire. Le service ordinaire, qui s'applique, sans rétribution spéciale, à tous les membres de l'association, comprend les visites des chaudières et des moteurs et l'envoi du procès-verbal de visite de chacune des chaudières. Le service extraordinaire comprend les travaux demandés, à

615 appareils de sûreté et d'alimentation et dans l'étude de la conduite du feu tant au point de vue de l'économie qu'a celui de la BULLETIN.

sécurité. Au cours de ces visites extérieures, les ingénieurs s'appliquent à faire l'instruction pratique des chauffeurs, mécaniciens et autres personnes employées aux générateurs, La seconde visite, dont l'importance est tout à fait capitale, est une visite intérieure. Elle consiste dans une inspection complète et minutieuse des carneaux, des tôles, des clouures et des assem-

blages tant à l'intérieur qu'a l'extérieur de la chaudière. Cette inspection permet de découvrir les défauts ou vices cachés qui, laissés inaperçus, pourraient occasionner des accidents. Les visites

intérieures sont faites par les ingénieurs et par les inspecteurs elles donnent lieu à un procès-verbal détaillé. Quand les industriels ne réclament pas la visite intérieure de leur chaudière, ils sont invités à s'y soumettre ; en cas de refus, ils sont exclus de l'association.

Pendant les cinq premiers exercices, il a été fait /4.966 visites extérieures et 5.500 visites intérieures. Les résultats obtenus pour la tenue des appareils de sûreté ont été considérables; le tableau suivant en donne une idée DÉSIGNATION DES APPAREILS.

EXERCICE

EXERCICE

1873 -187h.

1876- 1877.

Manomètres en bon état. Soupapes de sûreté en bon état. Chaudières pourvues de tubes de verre. Nombre de chaudières munies d'un seul tube indica-

40 0/0 63 0/0 29 0,0

92 0/0 88 0/0 78 0/0

teur de niveau de l'eau

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La société tient aussi la main à ce que les industriels fassent la déclaration exigée par le décret du 25 janvier 865, ou plutôt elle remplit elle-même cette formalité. Enfin l'association veille à ce que les industriels fassent éprouver leurs chaudières par les agents

titre d'exception, par certains membres de la société, et qui

de l'Administration des Mines. Cette grande vigilance a porté ses fruits : il n'est encore arrivé

donnent lieu à une rémunération indépendante de la cotisation annuelle. Les visites des chaudières sont au nombre de deux, au minimum, par année. L'une est une visite extérieure : elle consiste dans l'examen de toutes les parties visibles de la chaudière, dans l'inspection des

que deux accidents aux appareils soumis à la surveillance de la société. Le premier a consiste dans l'écrasement des tubes supérieurs d'une chaudière semi-tubulaire par suite d'un manque d'eau, chez un industriel qui appartenait depuis si peu de temps à l'association que la visite extérieure de ses appareils n'avait même pas été faite.