Annales des Mines (1879, série 7, volume 16) [Image 303]

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SOURCES MINÉRALES DE VICHY

ET DES ENVIRONS.

à ce que l'eau minérale, plus refroidie à la source du Parc qu'au Puits-Carré, abandonne conséquemment, dans son trajet souterrain, une plus grande partie de la silice qu'elle tenait en dissolution. Ainsi donc, l'eau prélevée sur le débit des sources naturelles et qui se répand dans la couche aré-

Grille, l'eau minérale, avant d'arriver au jour, perd plus d'acide carbonique qu'aux sources Lucas et du Parc, et abandonne aussi, par suite, sous forme d'incrustations,

nacée située à 4o mètres de profondeur pour aller alimenter, à 2 oo mètres de son point de départ, le puits foré du Parc, est, en somme, moins diluée par des infiltrations d'eau douce, dans son trajet souterrain, que celle qui poursuit son cours ascensionnel et vient sourdre au Puits-Carré, à la GrandeGrille, etc. Cela se conçoit, du reste : c'est surtout au voisinage de la surface, et particulièrement, à Vichy, jusqu'à 8 à o mètres de profondeur, qu'abondent les eaux douces ; or

sources, étant moins étanches que celles des deux autres, se laissent traverser plus facilement, au voisinage du sol, par le gaz carbonique.

un trou de sonde est parfaitement isolé par son tubage de ces eaux superficielles ; il n'en est pas de même d'un conduit naturel : les incrustations dont il se tapisse ne le garantissent pas aussi bien, car elles sont loin d'être absolument imperméables, et d'ailleurs elles ne se produisent un peu abondamment que jusqu'à une faible profondeur (*) . L'eau du Puits-Lucas, bien qu'elle soit notablement plus chaude que celle du Puits-Brosson, contient encore un peu moins de silice ; mais on peut la considérer comme étant plus étendue d'eau douce que celle du Parc ; elle contient toutefois plus d'acide carbonique dissous. Les sources du premier groupe présentent des différences assez sensibles dans leurs teneurs en acide carbonique et en terres alcalines ; les variations sont du même ordre et dans

le même sens pour l'acide carbonique, d'une part, et, d'autre part pour l'ensemble de ces bases. Ce fait paraît indiquer qu'au Puits-Carré, au Puits-Chomel et à la Grande(*) La preuve en est fournie par l'énorme accroissement de débit obtenu à la Grande-Grille, en 18:34, sans en abaisser le niveau, par le simple fait d'avoir détruit, jusqu'à la faible profondeur de 3-,20, les incrustations qui l'engorgeaient. Si l'étroite cheminée d'aragonite avait régné jusqu'à une grande profondeur, les résultats de ce travail auraient été bien moindres.

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plus de carbonate de chaux et de magnésie : cela paraît tenir à ce que les cheminées ascensionnelles des trois premières

Le groupe des Célestins donne lieu à des remarques analogues. A part l'acide phosphorique, tous les éléments

minéralisateurs sont en plus grande quantité dans l'eau du Puits-Lardy, situé à 15o mètres du filon des Célestins, que dans celle des Célestins ; la différence est encore plus sensible qu'entre la source du Parc et le Puits-Carré ; on ne doit pas s'en étonner : la nappe où s'alimente la source Lardy, située à i 48 mètres de profondeur, est mieux garantie contre les infiltrations d'eau douce que celle du Pare;

la distance de la source artificielle à la cassure alimentaire est moindre ; de plus, le point où a lieu la dérivation étant ici à une profondeur de 148 mètres au lieu de ho mètres, la source naturelle, dans son trajet à partir de ce point jusqu'à la surface, est beaucoup plus exposée à se mélanger d'eau pluviale ; enfin et surtout, la source des Célestins, ayant un débit beaucoup plus faible que le PuitsCarré, s'appauvrit beaucoup plus par l'addition d'une même quantité d'eau douce.

L'eau du puits foré de Vesse est notablement moins minéralisée que celle des Célestins et à fortiori que celle du Puits-Lardy ; la diminution porte sur tous les éléments, sauf l'acide phosphorique. C'est que la source de Vesse est située à 600 mètres du filon des Célestins, tandiS que la source Lardy n'en est qu'à 15o mètres ; dans ce long trajet, l'eau minérale se mélange d'une proportion considérable d'eau douce. Mais, objectera-t-on, si l'on adopte cette manière de voir, comment s'expliquer que la source