Annales des Mines (1879, série 7, volume 16) [Image 134]

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EMPLOI DE L'ÉLECTRICITÉ 244 rebuté par la difficulté d'obtenir un isolement suffisant des fils et de déterminer sûrement à distance le départ de létincelle nécessaire pour enflammer l'amorce; on renonça donc

à ces tentatives. Elles furent reprises une dizaine d'années plus tard, avec les appareils d'induction ; la condition d'isolement absolu n'était plus aussi nécessaire : on chercha à utiliser les propriétés des courants dynamiques, soit en échauffant jusqu'au

rouge un mince fil de métal, soit en profitant de l'arc voltaïque qui se manifeste entre deux pointes très-fines de charbon placées en regard l'une de l'autre et légèrement en contact; en même temps Buhmkorf perfectionnait les

appareils d'induction; les résultats furent plus satisfaisants, et l'industrie s'empressa de se les approprier.

En 1854 M. Du United employa un appareil de MM. Ruhinkorf et Verdu, pour faire partir siniuhanement, dans le port de Cherbourg, plusieurs mines considérables, contenant chacune plus de 4.000 kilog. de poudre ; le déblai obtenu fut de plus de 5' o.000 mètres cubes de rocher, et l'on estima que la sitnulténéité de l'explosion de ces mines avait augmenté dans le rapport de 5 à 6 l'effet produit, en sorte que l'avantage aurait été de 1/5'; cet essai si bien réussi, dans des conditions d'ailleurs peu ordinaires, eut à cette époque un certain retentissement et a même trouvé place dans des traités spéciaux (*). La première application dans les mines paraît remonter à l'année 1851 : elle a été faite par M. Dumas, dans les mines

de fer de Veyras (Ardèche) et a donné lieu à un rapport intéressant de M. Castel, ingénieur des mines, inséré dans les Annales (les mines (**). Il s'agissait de foncer un puits dans lequel l'affluence de l'eau était fort gênante : l'amadou (*) Correspondance du 25 septembre 185!i, de l'Aeadhnio des

Sciences, et Annales des pouls el chdussées, P. 378.

(") Année 1852, t. Xf, p. 199.

1854,

2e

sen.,

POUR LE TIRAGE DES COUPS DE MINES.

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pouvaient être employées; les étoupilles

et les canettes ne fabrid'invention récente, étaient souvent mal de Bickford, les ouvriers rede régularité, et quées; elles manquaient à ces difficultés de s'en servir ; c'est pour échapper fusaient l'idée de recourir à l'électricité.

Dumas eut reposait sur l'emploi de l'électricité dynaLe procédé pile de Bunsen de dix éléments : mique produite par une n'avait que 5o à Go mètres de profondeur ; le coule puits conduit par des fils de cuivre de 2 millirant voltaïque, de gutta-percha, portait au mètres de diamètre recouverts de bijoutier, supporté par une rouge un petit fil de fer lin l'extrémité était placée, avant mince baguette de bois dont poudre versée dans le trou de lebourrage, au centre de la coups de mine ; le mine : en quatre mois on avait tiré 882 coup de mine et prix de revient n'était que de .3047 par l'auteur de la notice. aurait pu être encore abaissé, d'après on l'a vu, le but Mais l'économie n'était point, comme revient, à supposer principal à poursuivre, et le prix de élément dont on que M.

qu'il fût bien exact, n'était pas le seul paraît-il, faire partir eût à tenir compte; on ne pouvait, maniement d'acides, de cyqu'un seul coup à la fois; ce zinc amalgamé, l'entretien, lindres en terre poreuse ou en des de ces éléments de la pile, exigeaient le renouvellement aussi ne paraît-il pas soins et une surveillance assidus; économie apparente et les qu'on ait songé, malgré cette maintenir ce mode d'inflammation; avantages signalés, à époque si récente on ait on est plutôt surpris qu'a une des difficultés qui sembleraient un obstacle sérieux dans recourir à la dyaujourd'hui bien légères; car sans même services dans les fonçages et namite, qui rend de si grands on ne serait nullement la traversée des terrains aquifères, poursuivre le fonçage d'un embarrassé maintenant pour des cartouches goupuits tel que celui de Neyras avec dronnées et des étoupilles à la gutta-percba. trouvons la trace est dû Le deuxième essai dont nous