Annales des Mines (1879, série 7, volume 16) [Image 113]

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PROGRÈS RÉCENTS DE L'EXPLOITATION DES MINES

M. Richard, pour obvier à cet inconvénient, s'était contenté d'employer un ressort très-dur. Mais comme par là il arrivait en même temps à éteindre la sensibilité, il avait soin d'amplifier les ordonnées géométriques dans un rapport notable. M. Deprez a donné de cette difficulté une solution rigoureuse et bien préférable. A l'aide de butoirs, il ne permet à chaque instant au ressort qu'une excursion de 1 millimètre environ. Dès lors celui-ci ne fait qu'exécuter deux mouvements très-restreints, l'un à l'instant où, la détente affaiblissant la pression, le ressort, d'abord trop faible, reprend le dessus, et l'autre au moment où, la compression arrivant à reconstituer la pression, le ressort se trouve de nouveau refoulé vers le haut. Le crayon traduit ces effets par deux petits décrochements qui le font passer de l'horizontale qu'il trace pendant que le ressort reste collé sur le butoir supérieur, à celle qu'il décrira quand le petit piston sera appliqué contre l'arrêt inférieur. En laissant les choses ainsi disposées, on n'arriverait qu'à parcourir indéfiniment ces deux horizontales et les deux petites obliques. Mais on a soin d'abaisser progressivement, à l'aide d'une manivelle et d'une vis, le chapeau qui porte l'arrêt, de manière à tendre ainsi le ressort. Le crayon baisse donc proportionn ellement à la pression, comme cela doit être, et l'on obtient de nouvelles horizontales avec des décrochements correspondant à des points différents de la course ; car le ressort, qui n'a plus la même force, ne se déclanchera pas aux mêmes instants de la détente et de la compression. On arrive ainsi à décrire le diagramme élément par élément, au lieu de le tracer d'un seul coup comme à l'ordinaire, de manière à écarter rigoureusement l'influence du lancé, puisque le mouvement est chaque fois arrêté court au moment où il vient de prendre naissance. La série de ces petites obliques dessine la courbe avec une grande netteté sur un fond finement strié par des horizontales. di3

Dans tous les indicateurs dérivés de celui do Watt, on fait conduire le papier par le piston moteur lui-même, pour former une courbe dynamométrique dans laquelle les abscisses soient proportionnelles aux espaces parcourus, en même temps que les ordonnées le sont aux pressions. Ils présentent tous, d'après cela, l'in-

convénient de répartir sur une abscisse très-courte, car on est près du point mort, le tracé très-intéressant de la courbe de com-

pression. M. Cody, pour élucider ce point spécial, a construit un indicateur qui est conduit directement par un mouvement d'horlogerie. La phase du rétablissement de la pression y est alors repré-

sentée absolument au même titre que les autres, et l'on peut

e.

ET DE LA CONSTRUCTION DES MACHINES A_ VAPEUR.

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dynamoméd'ailleurs ensuite, si on le veut, en déduire la courbe à l'aide d'une construction par points. trique elle-même Lorsqu'il s'agit, non plus, comme tout à Dianémomètre. le fonctionnement d'une machine construite, l'heure, d'étudier le projet d'un moteur à construire, on peut, mais de préparer dispour ce qui concerne la distribution, suivre trois méthodes inverselieu, la voie analytique, en résolvant tinctes En premier ment par rapport aux éléments du tiroir les formules qui expriment

essentiels de la distribuen fonction de ces éléments les résultats

tion; mais c'est de beaucoup le mode le moins employé. En second de Zenlieu, la méthode graphique : la courbe en uf, les cercles mécade M. Deprez (i), etc. Enfin un procédé fier, le diagramme nique. Déjà M. Caballero (2) a proposé un dianémomètre de son invention. MM. Deprez et Garnier en ont fait breveter un autre extrêmement simple et pratique (5). Il s'étend d'ailleurs, quand on les le veut, au mode de distribution elliptique (page cita), qui, avec beaucoup les recherches. Il me autres méthodes, compliquerait serait impossible, sans de trop longs développements, d'expliquer ici le principe de cet appareil, qui commence, du reste, à être trèsconnu.

Machine à essayer les huiles. - La question du graissage prend tous les jours plus d'importance, et se chiffre, pour certaines compagnies, par des centaines de mille francs. Il devenait donc nécessaire d'introduire un moyen scientifique de comparaison entre les diverses matières grasses que l'on trouve dans le commerce (à). M. Napoli a construit, pour remplir ce but, un appareil que M. De(5). prez a perfectionné depuis et qui donne de bons résultats

(i) Combes Études sur la machine à vapeur, page 47. Voie, matériel roulant et exploitation technique des chemins Couche

de fer, tome III, page 328. Bulletin de la Société d'encouragement, tome XVIII, page 133. Bulletin de la Société de l'industrie minérale, ae série, tome 1, page 45. Revue universelle des mines et des usines, tome XXXI, page 18. Une méthode chimique d'étude des huiles par oxydabilité a été instituée et le par M. Auguste Gérardin (Recherches nouvelles sur l'essai des huiles chez Baudry). graissage, par hl. Auguste Gérardin, Paris, On peut consulter également la communication de M. Caillot sur le frictométre à fléau hydraulique de MM. Fayol et Petit (Compte rendu mensuel, juin 1879, page 130).

Haton de la Goupillière, Bulletin de lu Société d'encouragement,

série, tome IV, page 210. Collignon, Ibidem, topa V, page 289. Revue universelle des mines et des usines, e série, tome I, page 212.