Annales des Mines (1879, série 7, volume 16) [Image 79]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

154

PROGRÈS RÉCENTS DE L'EXPLOITATION DES MINES

on voit, devenu inoffensif, ou, pour être plus vrai (car nous raisonnons pour des conditions trop absolues qui ne sont pas exactement celles de la réalité), ses inconvénients sont beaucoup atténués, ce qu'il faut encore enregistrer ici comme un dernier avantage de la compression. Il y aura d'ailleurs, pour chaque machine, un degré pratiquement préférable de compression (t), sans aller toujours jusqu'à la nompression parfaite; de même que, salis atteindre la détente complète,

on a dans chaque cas un degré de détente plus avantageux que tout autre, en raison de circonstances accessoires négligées dans

les aperçus trop absolus qui précèdent. Ajoutons, du reste, qu'au moyen de perfectionnements très-intéressants les constructeurs sont arrivés à réduire considérablement

les espaces libres. Par un artifice analogue à celui de la machine pneumatique de M. Blanchi, on a essayé de doubler intérieurement les fonds du cylindre en caoutchouc. Les saillies du piston

s'y impriment sans qu'il en résulte de vide pour tout l'espace compris entre elles, lequel reste rempli par le caoutchouc. On fait également ainsi la part éventuelle des dilatations et même de l'eau de condensation, si les purgeurs ne l'évacuent pas à temps. La question de la conservation du caoutchouc dans de telles conditions reste seulement des plus douteuses. tative, dans laquelle on prend pour abscisses les volumes et pour ordonnées les 'pressions, reste donc un point fixe ll11. Pendant la détente, que je suppose pour un moment eflectuée sans échange de chaleur, il y a changement d'état représenté par la courbe adiabatique MA, entre la pression initiale pi, qui est celle de la chaudière sous le volume v, de l'espace libre d'une part, et la pression finalep,, égale à celle du condenseur dans l'hypothèse de la détente complète

et le volume v, du stock ainsi détendu d'autre part. Actuellement le piston revient en arrière en balayant la cylindrée dans le condenseur, et ramenant derrière elle le stock détendu. Celui-ci subit donc encore un déplacement géométrique, mais non un changement d'état. La description représentative de son

évolution reste donc immobile sur le point M,(r,,p2). Puis vient la compression, que je suppose également effectuée sans échange de chaleur. Ce changement sera donc représenté par l'adiabatique M,1111, qui remonte de l'état actuel v,,p, à la pression p, de la chaudière, puisque la compression est parfaite, et au volume v, de l'espace libre. C'est donc le cycle sans épaisseur 111, m216, qui représente la totalité de l'évolution. On remarquera du reste avec soin que si nous avons parlé ici de détente et de compression adiabatiques, c'est uniquement pour fixer le langage, et que le raisonnement reste absolument le même pour une loi quelconque, mais déterminée, pourvu qu'elle soit la même pour la détente que pour la

compression.

(i) Mac Farlane Gray, Institution of naval architecte, 1874. Engineering, 15 janvier 1875. ",;',1j1

ET DE LA CONSTRUCTION DES MACHINES A "VAPEUR.

n5

Il est encore une autre partie de l'espace nuisible que l'on s'est préoccupé de réduire : je veux parler des lumières. On a commencé par subdiviser le tiroir et le remplacer par deux demitiroirs placés aux extrémités, de manière à réduire la lumière à la traversée directe de l'épaisseur. Cavé a même poussé plus loin le perfectionnement, en employant quatre tiroirs au lieu de deux (t). On sépare ainsi complétement les fonctions de l'admission et de l'échappement dans des conduits spéciaux, qui sont d'après cela soumis chacun à une température fixe, et non à ces incessantes variations qui facilitent les condensations. Si le cylindre est horizontal, on doit avoir soin de placer les ouvertures d'échappement à la partie inférieure, ce qui purge à chaque coup le cylindre de l'eau de condensation qui tendrait à s'y accumuler.

Résultats économiques. - On est arrivé, en ce qui concerne les consommations, à des résultats de plus en plus remarquables. La marine obtient couramment le chiffre de ik,1 de charbon par cheLes val et par heure, et même okg,9 dans les essais plus soignés machines Corliss, de l'Exposition universelle, brûlaient î kilog.,et celles que M. Farcot a construites pour la ville de Paris à Asnières atteindraient, paraît-il, le chiffre extraordinaire de okg,6 (3). On est arrivé aujourd'hui à ne consommer en même temps que 7kg,5 à 9 kilog. de vapeur par cheval et par heure, au lieu des tu à

i5 kilog. que l'on employait naguère (4). M. llirn considère le chiffre de 54 kilogram mètres par calorie contenue dans la vapeur comme la meilleure utilisation actuelle avec des pressions de 5 à 6 atmosphères et la surchauffe. Ce chiffre correspond à un rendement définitif de 12,70 p. 100 (5). MM. Scheurer-Kestner et Meu(t) C'est ce qu'on a imité depuis avec quatre soupapes ou quatre robinets. Dupuy de Ume. Comptes rendus de l'Académie des sciences, tome LXXXVIII, page 458. Tresca, Ibidem, page 465. Expériences sur la vaporisation (Bulletin de la Société de l'industrie minérale, tome VI, page 646\. Clarck : Evaporation des chaudières (Proceedings of civil Engineers,

tome XLVI).

Puissance évaporatrice des charbons allemands (Zeitschrift fiir Berg, Riitten und Salinenwesen, tome XXV, page 62). Haviez: Évaporation (Annales du génie carié, septembre 1876). Denier: Traité des chaudières.

Exposition analytique et expérimentale, etc., tome II, page 119. Report on horizontal and tubular boliers. Philadelphie, 1868 (Engineering

1877, page 8o).