Annales des Mines (1879, série 7, volume 16) [Image 46]

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PROGRÈS RÉCENTS DE L'EXPLOITATION DES MINES

grandes distances, condition dont on ne s'est pas toujours assez préoccupé. 11 assure plus de régularité, en permettant cle donner avec une grande facilité un coup de collier pour rétablir le service après un de ces arrêls du trait dans le puits d'extraction qui se répercutent dans toute la mine avec le herschage ordinaire, et exigent parfois un temps assez long pour remettre en mouvement tous les trains immobilisés dans les divers évitements. Tous les systèmes de traction mécanique peuvent au fond être réduits à deux, quoiqu'on ait multiplié davantage les distinctions le système corde-tête et corde-queue (tail-rope) et celui de la chaîne flottante. Dans le premier, chaque train est actionné successivement par deux câbles dont l'un le tire et l'autre est tiré par lui. Le câble-tête l'amène de l'intérieur au puits, le câble-queue le

ET DE LA CONSTRUCTION DES MACHINES A VAPEUR.

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"zantal. La marche est très-lente. Les travées sont nécessairement rectilignes. L'ensemble de la voie forme par suite, en projection horizontale, une ligne brisée avec des renvois de mouvement aux diffé-

rents sommets. Ces renvois sont formés d'axes verticaux porteurs de deux poulies pour les deux chaînes sans fin qui aboutissent en ce point. les projections verticales sont en rigueur, non pas des lignes droites, niais des courbes parallèles à la chaînette formée par cette chaîne pesante, situées à une distance normale marquée par la hauteur du wagon. Aussi remarque-t-on parfois des contrepentes très-accentuées sur les longues travées des chaînes flottantes à charge et en descente, dont l'installation de filhols (Pyrénées-Orientales), établie par M. Blanchard sur 7 kilomètres, pré-

ramène en sens inverse. Mais comme il est manoeuvré par la même

sente un très-beau spécimen. Il faut également citer, parmi les

machine, dont on a renversé la marche, ce câble a une longueur double du parcours tutal et va passer sur une poulie placée au point extrême, d'eù le brin de retour revient sur de petits rouleaux placés au plafond des galeries pour ne pas encombrer la voie. Cette traction peut être menée très-rapidement. Elle admet la voie unique, sauf des évitements, ainsi que les pentes et les courbes, au moyen de rouleaux de renvoi qui transforment le

tration sur deux triages centraux se fait au jour à l'aide de ces chaînes, ainsi que la cirsiulation intérieure dans les voies principales. Cette belle création ne peut être mieux comparée qu'à la circulation du sang dans le système artériel et veineux d'un être

câble-tète en un polygone, à côtés suffisamment courts, inscrit dans

la courbe. Le câble-queue, au contraire, se dispose suivant les deux tangentes extrêmes, dans des couloirs spéciaux avec poulie de renvoi au point d'intersection de ces deux alignements. Ce système comporte également des embranchements que l'on fait

parcourir par les wagons en dételant du tronc principal du câble le tronçon qui règne dans une des travées quand le train est arrivé au croisement, et le rattachant au tronçon placé dans l'autre travée. Une machine à vapeur placée au pied du puits actionne deux grands tambours dont l'un enroule l'une des cordes, tandis que l'autre, par une rotation inverse, laisse le second câble se dérouler avec une faible tension destinée à le maintenir rectiligne, et que l'on détermine en appliquant légèrement le frein sur ce tambour.

La traction par chaîne flottanie est absolument différente. La chaîne est sans fin, et le chemin à deux voies. Les deux brins sont disposés suivant les axes des voies. On les soulève de terre pour y glisser à des intervalles égaux des wagonnets isolés les uns des autres, auxquels la chaîne s'adapte au moyen d'une simple fourchette placée à l'avant de manière à recevoir le maillon situé dans un plan vertical et à arrêter le suivant qui est placé dans un plan hori-

applications les plus remarquables de la chaîne flottante, le réseau de Mariemont, à la fois extérieur et intérieur, où toute la concen-

organisé. Dans les mines de Burnley il existe de même 120 kilomètres de chaîne flottante ( t).

Ces courtes indications ne sauraient certainement suffire pour donner une idée complète de l'un des perfectionnements les plus, importants qui aient été récemment apportés à l'art des mines. On pourra consulter utilement un assez grand nombre de publications originales sur ce sujet (2). (t) Tresea : Bulletin de l'association scienti figue de France, 15 juin 1879, n°606, page 154. (2) Du transport mécanique de la houille. Rapport fait à l'Institut des ingénieurs du nord de l'Angleterre, traduit par MM. Briard et \Voiler. i871, Mons, chez Manceaux. Pernolet : Traction mécanique (Bulletin de la Société de l'industrie minérale, 2' série, tome I, page 239, et tome V, page 396). Évrard : Les moyens de transport appliqués dans les mines. Chez Bautlry. Georges Vuillemin : Note sur la traction mécanique par corde-queue installée aux mines d'Aniche (Bulletin de la Société minérale, 2e série, t. IV, p. 429).

Beer : Deux transports par chaîne flottante (Revue universelle des mines' et des usines, tome XXX1II, page 192).

Notice sur les objets exposés par la société des charbonnages de Marie.; mont à Vienne, page 6. Mons, 1873, chez Manceaux. Traction mécanique aux mines d'Eisenerz (Journal de Leoben, tome XXII, page 311). Habets : Transports mécaniques (Revue universelle des mines et des;ueines, 2' série, tome III, page zoo).