Annales des Mines (1879, série 7, volume 15) [Image 142]

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PROPRIÉTÉS PHYSIQUES DES MINÉRAUX.

REVUE DE MINÉRALOGIE.

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- M. Tschermalc, de son côté (t), a cité un corindon montrant

les phénomènes biaxes avec un écartement de 10° 28'. J'avais déjà signalé des phénomènes analogues. M. Brezina (al a confirmé les observations que j'avais rapportées, dans mon Mémoire, sur l'idocrase. D'après lui, le réseau de cette substance serait au plus clinorhombique, et il a mesuré des écartements d'axes optiques de plus de 62° dans l'air avec une dispersion inclinée.

La milarite (3) est un beau minéral signalé récemment par Kenng^,ott. Il a été trouvé dans le val Giuf, près de Ruâras (Suisse),

sur une roche granitique avec quartz, orthose, chabasie et chlorite. Il forme des prismes hexagonaux très-nets et très-lim-

pides, surmontés par une pyramide et par la base. Malgré cette apparence parfaitement hexagonale, M. Des Cloizeaux a montré que les cristaux de milarite sont formés de cristaux rhombiques de 120° groupés par trois ou par six, comme les cristaux de withérite. Le plan des axes optiques est, dans chaque secteur, parallèle aux côtés de l'hexagone. M. Des Cloizeaux note les faces du pseudo-

prisme hexagonal g1; les faces de la pyramide sont e,. L'angle 144°46'; pe2=-- 142'45'. Les mesures ne sont jamais prée, cises, parce que les faces ne sont pas rigoureusement planes. L'enstatite est en quelque sorte un pyroxène exclusivement magnésien et dont la forme, quoique se rapprochant beaucoup de celle du pyroxène est rhombique et non pas clinorhombique. MM. vola Raté et Briigger (4) ont étudié des cristaux volumineux d'enstatite trouvés à Kjorrestad, dans le sud de la Norvvége. Ces cristaux ont jusqu'à, 0-,3 om,4 de longueur ; ils se trouvent dans un gîte d'a,patite situé entre Kragerôe et Langsund, et enclavé dans un schiste micacé et amphibolique. Avec l'enstatite et l'apatite se rencontrent encore des cristaux de rutile et du mica vert. L'analyse de l'enstatite a donné : OxYg.

Silice Alumine.

Protoxyde de fer. Magnésie Eau.

(1) Min. und Petv. nuIt., 1878.

58,00 1,33 3,16 36,91 0,80

30,02

0,70 i 14,76 5 11

13,46

Densité

269

3. 153.

D'après les observations faites par M. Des Cloizeaux, les axes optiques sont contenus dans le plan g1; la bissectrice positive est parallèle à l'axe vertical ; l'écartement des axes dans l'huile est de 78°30'.

Les cristaux sont surtout remarquables par une apparence clinorhombique qui est en contradiction apparente avec la forme connue de l'enstatite des météorites et avec les caractères orthorhombiques des phénomènes optiques. C'est ainsi que les deux faces de la forme a4 qui doivent être placés symétriquement sur les deux. faces m et ne du prisme ni font avec elles les angles suivants a `2 m.= Il°,

a2

_=

78°.

Non-seulement ces variations d'angles ne sont pas les mêmes d'un cristal à l'autre, mais si l'on essaye de considérer le cristal comme clinorhombique, on ne trouve plus pour les faces, des notations simples. Il me paraît évident que les anomalies signalées par les auteurs doivent rentrer dans les phénomènes de polysymétrie et s'expliquer par la forme limite du réseau cristallin du silicate de magnésie, comme je vais essayer de le montrer. Remarquons d'abord que le pyroxène clinorhombique (silicate double de chaux et de magnésie), avec lequel l'enstati te est presque isomorphe, possède lui-même un réseau à forme limite et presque rhombique. Figurons en effet, dans le plan de symétrie, le réseau

dont les nceuds sont occupés par les centres de gravité des molécules. La maille du réseau est un certain parallélogramme aoa'o' dans lequel on' est la hauteur, et ao la diagonale inclinée de la forme primitive. Mais si l'on mène la diagonale oo', rien n'empêche de substituer à la maille primitive un parallélogramme construit sur no et oo'. Or ce parallélogramme est presque un rhombe, car pour qu'il le fût complétement, il suffirait que le triangle oo'a fût isocèle, c'est-à-dire que la médiane et la base fussent rectangulaires, et elles font un angle de 89°38'. Le réseau du plan de symétrie et par suite tout le système réticulaire admettent donc presque exactement deux axes binaires, dont les paramètres sont ao et le double de la médiane du triangle aoo'. Le pyroxène est donc pseudo-orthorhombique (1).

(1) Min. mit& von Tsehernzak, 1877.

N. Jahr& 1878, 1. Zeit. [lir Kryst., t. II, 2, 1878.

il) J'ai déjà montré que l'orthose a, pour une raison analogue à celle que je