Annales des Mines (1879, série 7, volume 15) [Image 85]

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ÉTUDES MÉTALLURGIQUES,

a dix ans, dans les fontes de la Lorraina, soumises aux essais de déphosphoration par le procédé Heaton.

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Quant à la déphosphoration elle-même,, en peut conclure de ce qui précède qu'elle est possible dans l'appareil Bessemer, lorsque la garniture n'est pas chargée de plus de 15 p. ioo de silice et lorsque les additions basiques sont en proportion suffisante pour ramener, dans les scories, la proportion de silice à moins de 2o p. ioo .et pour que celle de l'acide phosphorique n'y dépasse pas p. zoo. Dans .,ces conditions, on peut ,abaisser le phosphora,. dans, lamétal, de o,o15 à 0,001. Ainsi donc, la transformation des fontes phosphorées en lingots d'acier, ou en fer doux fondu suffisamment épuré, est possible par une opération unique, dans le convertor Bessemer, et par cela même aussi dans un four Siemens, dont la sole et les parois seraient garnieseune façon analogue. Les expériences, faites à Blaenavon, ont ouvert la voie.

Il ne reste plus qu'a trouver, dans chaque cas particulier, les matériaux les plus propres à:fournir un bon revêtement basique. Les dolomies légèrement argileuses, semblent devoir convenir dans la plupart des cas. Il faut les transformer, par une très-forte cuisson, en silico-alumi-

NOUVEAUX ESSAIS DE DÉPHOSPHORATION 'DE LA FONTE. 155

pas se faire illusion on n'obtiendra jamais des adierspour essieux, bandages et outils divers, ni des fers doux fondus pour tôles de chaudières; mais on produira des rails légèrement phosphorés, d'une dureté et ténacité suffisantes pour résister aux épreuves prescrites. Et certes, ce serait un immense résultat; à tous les points de vue, si l'on pouvait désormais réserver les minerais riches et purs pour la production des aciers et fers de choix, et se servir des mi-

nerais communs pour la fabrication des rails en métal fondu.

Et maintenant, en terminant, je tiens à le rappeler de nouveau, deux solutions sont possibles : on peut diviser le

travail en deux temps ou l'achever dans une opération unique; c'est-à-dire, produire d'abord, selon le système de MM. Krupp et Lowthian Bell, des fontes finées déphosphorées, qu'on décarbure ensuite dans un four Martin-Siemens ; ou bien, transformer d'un seul coup la fonte ordinaire en métal pur décarburé, en se servant de convertors Bessemer ou de réverbères Siemens à garnitures basiques mon oxydantes. Or, il inc paraît évident que ce dernier mode d'opérer, s'il est possible, devra être préféré au point de vue du prix de revient et de la simplicité du travail.

nates bibasiques de chaux et de magnésie. Toutes les difficultés ne sont cependant pas encore vain-.

eues, cela est évident ; mais les moyens pour réussir sont aujourd'hui connus, il ne s'agit plus que de les appliquer avec discernement. Je crois, en particulier, que l'opération doit être, à cause de la garniture, plus facile dans un four Martin-Siemens que dans la cornue. Bessemer.; Mais enfin l'expérience seule peut trancher la question, et je ne doute pas qu'elle ne le soit très-prochainement, à cause du grand intérêt qu'elle offre aux nombreux maîtres de forges des districts du Cleveland et de la Lorraine. Quant .à la pureté du métal produit, il :convieut,de ne

NOTE-ANNEXE SUR UN PYROXÈNE DIOPSIDE ARTIFICIEL.

Je joins à la note sur la déphosphoration une courte notice sur un beau produit cristallin obtenu lors de la cuisson des briques calcaréo-magnésiennes ci-dessus mentionnées. En calcinant ces briques à très-haute température, dans un four à parois siliceuses, celles qui touchaient ces pat'ois sont entrées en fusion et ont donné, par refroidissement lent, un amas de beaux cristaux transparents, gris-bleuâtres, qui ressemblent exactement au pyroxène diopside naturel.