Annales des Mines (1879, série 7, volume 15) [Image 46]

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TRANSMISSION ET DISTRIBUTION DES FORCES MOTRICES

courant continu et de sens constant, tout à fait comparable avec celui qu'on obtiendrait en composant deux batteries voltaïques d'éléments identiques, en nombre égal, arrangés en série, associant ensuite ces deux batteries en arc multiple, et reliant par le fil conjonctif le double pôle positif au double pôle négatif. 11. Troisiéme type. Machines de Siemens, de Wilde et de Ladd. Elles sont caractérisées par l'emploi d'une bobine spéciale appelée bobine de Siemens et Halske. Elle consiste en un cylindre de fer doux creusé de deux gorges symétriques longitudinales qui réduisent la section métallique à

une sorte de double T: le fil d'induction est enroulé autour de l'âme, suivant la longueur de celle-ci, de façon à remplir les gorges et à rétablir la forme ronde. Chaque tour du fil est assimilable à un conducteur fermé, de figure oblongue, ayant son plan perpendiculaire à celui de l'âme. La bobine ainsi constituée tourne autour de son axe de figure entre les armatures des aimants (fig. 17). Ce type de générateur est plus ancien que les deux autres (*). Si nous le réservons pour la ifin, c'est parce que, sous des apparences très-différentes, le fonctionnement de l'induction y est le même que dans le second type. Prenons () Voir dans les Annales de physique et de chimie (t. XV, année 1868, p. 169), une notice de M. Bertin sur les machines de ce type.

Depuis lors M. Siemens a construit un autre générateur qui rentre dans la caractéristique commune aux deux autres types (voir la fin du § Io). Le noyau est un anneau analogue à celui de Gramme; l'hélice est enroulée non sur l'anneau lui-même, mais sur la face externe d'un anneau mince en maillechort qui entoure le premier à une très-faible distance. Le système forme par le second anneau et par l'hélice participe seul à la rotation, tandis que

l'anneau de fer doux demeure immobile à l'intérieur. Ainsi se trouvent évitées une partie des pertes de travail indiquées au § 16. Mais l'indépendance de l'hélice et du noyau offre une difficulté mécanique qui l'a fait abandonner dans les machines de petite di-

mension, le mode d'enroulement restant le même. Ce système porte aussi le nom de Hefner von Alteneck.

A GRANDE DISTANCE, AU MOYEN DE L'ÉLECTRICITÉ.

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en effet un croisillon de machine Lontin, supposé de petit diamètre, mais très-allongé suivant l'axe de rotation ; réduisons le noyau à deux bras opposés occupant un même

diamètre, munissons-les de renflements périphériques, enfin, remplaçons les deux demi-hélices par une hélice continue qui, au lieu d'être exclue de la région médiane par la présence de l'arbre de rotation, soit au contelte ramassée dans cette région ; nous aurons exactement réalisé

la bobine de Siemens et Halske. Ce qui a été dit au paragraphe précédent du mécanisme de l'induction s'applique donc ici au moins en gros : l'action des pôles inducteurs serait plus compliquée à analyser, en raison de ce que les conducteurs fermés ont ici une plus grande dimension par rapport à l'amplitude de leurs mouvements. Ici, comme il n'y a qu'une seule hélice, tout se réduit à un courant qui change de sens toutes les fois que le plan de l'âme franchit la ligne des pôles. Un commutateur est nécessaire pour obtenir dans la partie extérieure du circuit un courant de sens invariable (*). (*) En terminant cette description des générateurs électro-magnétiques, il est peut-être utile de dire quelques mots d'un genre spécial de machine Gramme. Dans cette machine il y a deux séries d'hélices partielles enroulées sur l'anneau; toutes les hélicosdo rang pair aboutissent à un manchon (5 9) situé d'un côté de l'anneau, et toutes celles de rang impair à un manchon situé de l'autre côté. Chaque manchon est pourvu de ses deux brosses de dériva-

tion. On peut de cette manière avoir deux circuits extérieurs différents, parcourus chacun par un courant. Mais on peut encore, et c'est ce qu'on fait habituellement, associer ces deux courants

en un seul dans un même circuit, et cela de deux façons différentes. Supposons que, dans la figure schématique 24, les chiffres 1.3.5... désignent les tronçons d'hélice impairs et les chiffres 2.4.6... les tronçons pairs ; chaque groupe représente, comme il a été dit à la fin du § to, deux batteries voltaïques identiques associées en°,arc multiple, les dérivations correspondant aux doubles

pôles positif et négatif. Si l'on associe le double pôle positif I au double positif II, et le double pôle négatif I au double pôle négatif IV (fig. ail, a) et qu'on réunisse par un circuit extérieur l'ensemble des pôles positifs à l'ensemble des pôles négatifs, les deux