Annales des Mines (1878, série 7, volume 14) [Image 35]

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MINIÈRES DE LA HAUTE-MARNE.

MINIÈRES DE LA HAUTE-MARNE.

un peu agglomérées, en banc de im,5o d'épaisseur, sans mélange de matières étrangères, mais avec une teneur de 18 p. 100 en silice intimement combinée. Cette couche représente évidemment un développement exceptionnel du banc de grès ferrugineux shbordonné au minerai de fer dans les autres régions. Les 5o,000 mètres cubes de minerai qu'elle renferme ont peu de valeur pour les hauts-

celles des forges à bras, quoique moins denses, et dont

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fourneaux, mais ils sont peut-être destinés à être recherchés quelque jour comme cordons de fours à puddler.

Les minières de Montgérard. ont jadis fourni 5oo.000 mètres cubes de mines aux usines d'Eurville, de Bienville, de Bayard et de Chevillon ; elles jouissaient d'une réputation méritée comme qualité des fers produits. La mine était moins siliceuse et plus argileuse qu'aux Tailles sur Eurville, ce qui en permettait un lavage plus soigné; aussi les forges de Bienville, pour leur haut-fourneau au bois et leurs essieux au marteau, recherchent-elles avidement les bordures des anciennes exploitations. Celles-ci, après une assez longue lacune, se relient aux minières du bois de Châtillon, qui présentent une surface encore vierge, renfermant environ 100. 000 mètres cubes d'un minerai très-analogue, mais un peu moins riche et fort éloigné des usines. Ce minerai est d'ailleurs tout à fait à fleur du sol; il se continue immédiatement, avec un peu plus de morts terrains, dans le bois du Joyot, qui occupe le sud et l'ouest du village de Villiers au bois, en dominant la rive gauche de la Biaise. Le Joyot contient 100 à 15o. 000 mètres cubes

de ce minerai ; à peu près autant en ont été enlevés jusqu'ici, et ces exploitations continuent pour l'usage de hauts-fourneaux assez éloignés, marchant encore au bois. A ce propos, nous relevons, à titre de curiosité, la découverte inexpliquée que nous avons faite, à 50 mètres amont du point où le ruisseau des Aulnayes entre dans le Joyot, d'un bloc de plusieurs mètres cubes réparti seulement en 5 ou 4 masses, de scories légères analogues à

l'accumulation sous cette forme bizarre ne nous a pas pertuis de deviner le mode de fabrication.

Le banc minier du Joyot diminue de puissance et de richesse en s'avançant vers le nord et en s'enfonçant sous les couches supérieures ; il n'est bientôt plus représenté que par un peu de grès ferrugineux, comme à la suite de la Côte aux Chats. Il n'y a donc pas de minerais dans la partie nord-ouest de la forêt du Val, et les 4.000 hectares Où on aurait pu croire le rencontrer ne renferment aujourd'huî que un peu plus de i million de mètres cubes pou-

vant fournir 5 à 600.000 tonnes au lavage, et n'en ont jamais contenu plus du double. La couche de minerai oolithique est interrompue , à l'ouest par la vallée de la Blaise 3 on la retrouve ensuite sur le plateau qui reprend sur la rive droite de cette rivière, aussitôt que son niveau dépasse celui du fond des vallons, c'est-à- ire au sud d'Allichamps; -mais elle n'appartient guère à la vallée de la Blaise : en effet les plateaux ont, à partir de leur arête, leur inclinaison dirigée vers le N.-0. comme celle des couches elles-mêmes : les minières n'appartiennent ainsi que par exception à la vallée de la Blaise, et généralement elles dépendent de la vallée de l'Aube. C'est cependant le premier nom qui a prévalu, par

suite de l'importance du rôle joué par la Blaise pour le traitement de ces minerais; sauf depuis peu d'années, et en laissant de côté Sommevoire, toutes les usines consommant les minerais oolithiques de Wassy avaient pour moteurs plincipaux les chutes de la Blaise.

Le plateau dont nous parlons présente les marnes aptiennes sur une étendue de 5.000 hectares. Comme elles ont une puissance de o mètres environ, cette surface comprend à peu près la totalité de la zone exploitable, au moins par petits puits, et comme la couche n'a guère que om,65 (sauf les exceptions), avec une pente en sens conTOME XIV, 1878.