Annales des Mines (1878, série 7, volume 14) [Image 32]

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MENIÈRES DE LA HAUTE-MARNE.

MINIÈRES DE. LA HAUTE-MARNE.

géodiques de grandes dimensions, tantôt en boîtes 'intactes, tantôt en plaquettes, mélangés de fragments plus petits et d'argile impregnée d'oolithes; la.richesse moyenne en fer s'accroît avec la profondeur et des ossements d' élé-

phas primigénius ont été rencontrés à. tous les, niveaux dans ces fouilles. Aucun, travail n". a été poussé assez loin pour reconnaître l'allure du gîte quand it arrive au contact des marnes klinmeridgiennes. De l'ensemble de cet examen, nous sommes porté à conclure que des mouvements violents du sol et .cle grandes

érosions se sont produits après la formation des roches portlandiennes et avant le dépôt du néocomien inférieur Ces érosions ont eu pour résultat la formation de cavités

superficielles dans les roches portlandiennes en même temps que de fissures sur toute leur hauteur, suivant des directions perpendiculaires à la faille de Poissons ; les dépôts du néocomien se sont effectués sur la surface, ainsi modifiée, en pénétrant dans les fissures,. et les croû.tes géodiques ou les dépôts oolitiques se sont formés pendant une période de calme dans les argiles ferrugineuses, pro bablement par migration intime du peroxyde de fer; puis

un premier remaniement du gisement ferrugineux a.eu lieu dans- certaines parties, sous. l'influence de forces faibles, tandis que se déposaient les calcaires à spatangues sur les autres parties du banc ferrugineux; enfin un second rema-

niement accompagné d'une réouverture de la faille de Poissons s'est produit à l'époque de l'éléphas primigénius, soit au commencement de la période quaternaire.. L'entraînement des argiles qui ont laissé des vides dans

la faille de Poissons, la formation de calcite cristallisée dans ces vides, et, plus rarement, dans les fissures minières

du plateau, l'existence de grottes à la base de certaines parties des calcaires portiandiens, révélée par d'énormes sources dans la vallée de la Marne et ses annexes, ainsi que

sur la haute Blaise, et par l'épuration subie pendant leur

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trajet par les eaux sales absorbées par les gouffres des bocards du plateau, de Morancourt, enfin la difficulté de comprendre le remaniement du minerai dans des fissures de plus de 75 mètres de hauteur sans un écoulement des eaux par la partie inférieureomus font supposer que les fentes des roches portlandiennes sont en communication, à leur base, avec des grottes à peu près horizontales. Nous trouvons une nouvelle confirmation de cette hypothèse dans la découverte récente faite à Grachaux (Haute-Saône) de galeries naturelles horizontales percées dans. le foiest-marble, pleines de minerais, et en relation plus ou moins directe ave-3 les fissures minières des environs, qui présentent une grande analogie avec les gisements de Poissons: nous pensons donc qu'il existe d'importants amas de minerais géodigues au contact des marnes kimméridgiennes et des calcaires portlandiens. C'est en conséquence de ces remarques que nous avons classé les minerais du portlandien comme néocomien remanié ; on voit que tous les intermédiaires existent, que les gisements de Morancourtsont déjà un peu

remaniés, et qu'il peut être embarrassant de classer les minerais de Chatonrupt dans l'une ou l'autre des catégories:NI

VILE - TERRAIN, NÉOCOMIEN SUPÉRIEUR.

Minerais oolithiques. - Les minerais de cette catégorie sont connus dans toute cette contrée sous le nom de minerais de Wassy. Appuyés partout sur des argiles sableuses veinées de rouge et de blanc et mélangées de grès ferrugineux, au voisinage de la couche ferrifère, ils foraient une couche régulière à la base des argiles aptiennes et sont exploitables sur presque toute l'étendue des affleurements de ce terrain, depuis Sommevoire jusqu'à Saint-Dizier; mais la puissance du banc varie beaucoup dans cet inter-