Annales des Mines (1878, série 7, volume 13) [Image 247]

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REVUE DE GÉOLOGIE. 478 permien, a été retrouvé par M. Fraas (i) dans le Liban, cù il est régulièrement intercalé entre les couches à Ammonites syriacus et la faune de rudistes la mieux caractérisée ; il contient d'ailleurs des coquilles bivalves marines et des restes de palmiers. Il n'est

donc pas douteux, pour M. Fr aas, que ce grès n'appartienne à la formation crétacée, et qu'il n'occupe à peu près la place du grès vert d'Europe.

Il reste à savoir si le grès observé par M. Fraas est bien le même que celui de la Nubie, et c'est un point sur lequel il est permis d'émettre quelques doutes. En effet, selon M. P o m el (s), on paraît avoir confondu, sous le nom de grès nubien, plusieurs formations très-différentes. Ainsi, les grès rouges de Palestine, que M. Louis Lartet a observés audessous de la craie cénomanienne, ne sont certainement pas les mêmes qtie ceux de la vallée du Nil, au-dessous desquels M. D elan oile avait recueilli une Ostrea Verneuill. Les grès rouges du Sinaï contiennent, d'après M. Tate, un fossile carbonifère, Orthis Michelini, et l'on y a trouvé aussi un Lephiodendron ; or ces grès du Sinaï paraissent bien identiques avec ceux de la Nubie, car c'est à Assouan, dans la haute Égypte, qu'on a trouvé le Dadoxylon /Egyptiacum, type paléozoïque. Cette formation carbonifère semble s'être étendue en Abyssinie et jusqu'au centre du Sahara. Mais il y a en Afrique d'autres grès rouges, ceux de la Sénégambie et de la Barbarie, qui sont jurassiques et probablement coralliens. En résumé, le nom de grès nubien a été trop facilement donné à des formations d'âges très-divers. M. Owen (3) a signalé, dans la formation AFRIQUE AUSTRALE. de Karoo, qui appartient probablement au permien, la Présence d'un reptile carnivore ayant la taille d'un lion, Cynodrakon major.

ASIE. SIBÉRIE ORIENTALE.

La Sibérie orientale et le pays arrosé

par le fleuve Amour contiennent des dépôts jurassiques à plantes fossiles dont la flore a été étudiée par M. O. Il e e r (a). 56 espèces

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proviennent d'Irkoutsk et Cm du bassin de l'Amour. Les fougères et les cycadées y dominent notablement. Les conifèressont plusrares. 13 espèces sont communes aux deux gisements, ce qui réduit à 83 le nombre des formes distinctes ; ce n'en est pas moins une des plus riches flores jurassiques qui soient encore connues. Ses affinités la placent à la hauteur de l'étage bathonien. INDE.

Il existe dans l'Inde un ensemble de couches, s'étenKnerm. dant depuis les collines de liajmahal à l'est jusqu'à Kach h à l'ouest, et qu'on avait autrefois distingué sous le nom de série à plantes fossiles. M. Feistm an tel (i), reprenant pour cet ensemble le nom de système de Gondwana, proposé par M. M edli cott , a cherché à préciser ses équi,alences avec les formations européennes. 11 a reconnu qu'on y pouvait distinguer deux groupes, l'un, supérieur, jurassique, et l'autre, inférieur, triasique. Le groupe supérieur comprend lui-même deux étages : en haut, l'étage de Kachh et de Jabalpùr, qui contient, avec des céphalopodes du jurassique moyen, une flore composée des genres Alethopteris, Splienopteris, Olozamites, Araucarites, Echinostrobus, Ptilophyllum, c'est-àdire une flore oolithique, voisine de celle de Scarborough en Angleterre ; en bas, l'étage de Bajmahal, contenant de nombreuses Cycadées, Pterophyllum , Cycadites, et des fougères liées aux formes liasiques et rhétiennes du continent eu-

ropéen. Ce dernier étage serait l'équivalent du lias. Le groupe inférieur se divise également en deux étages : en haut, le groupe de Panchet correspondant au Keuper, et contenant, avec les reptiles Dicynodon orientalis et Goniogiyptus

longirostris, une flore de Schizoneura, Tmniopteris, Pecopteris, Cyclopteris. En bas, le groupe de Damuda, avec Schizoneura, Alethopteris, Angioptericlitun , Sagenopteris, Neuropteris, Noeggerathia, Glossozamites, Voltzia, Albertia, en un mot une série de plantes triasiques, auxquelles est associé un seul genre un peu moins ancien, Glossopteris. Ce groupe inférieur correspond à la base du trias.

En résumé, d'après l'auteur, le système de Gondwana représente un ensemble triassico-jurassique et indique une très-faible liaison entre l'Inde et l'Australie, contrairement à ce qu'on avait cru d'abord; la présence de bonnes couches de charbon dans le sys-

(1) Nases Jaltrb., 1877,17. Bull. Suc. géol. (3), IV, 514. Geol. Sooiely, 1876, XXXII, 95. Mein. Se. inzp. des sc. de Saint-Pétersbouvg [7], XXII.

GÉOLOGIE GÉOGRAPHIQUE.

Neues Jahrb., 1877, 443.

(1) Geo'. Mag., 1876, 481; 1877, 188.

N'eues Jahrbuch, 1877, 147.